Africa-Press – Comores. La Fédération comorienne des consommateurs a saisi les Hydrocarbures pour enquêter sur la qualité du carburant. Ce dernier est régulièrement pointé de doigt par les usagers.
De plus en plus des véhicules tombent en panne après un passage en station service. Mécaniciens et chauffeurs sont unanimes sur la cause éventuelle : la mauvaise qualité du carburant. Les autorités compétentes font la sourde oreille face aux cris d’orfraie que poussent les victimes, toutes catégories confondues. Interpellée par cet état de fait, la Fédération comorienne des consommateurs a pris le problème à bras-le-corps et de pousser la société comorienne des hydrocarbures, fournisseur des carburants, à réagir. Ou plutôt à agir. C’est ce qu’on apprend dans un courrier adressé à la direction de la société d’État fin novembre.
« Nous souhaitons attirer votre attention sur le calvaire que vivent les conducteurs, les dommages causés aux véhicules et les coûts que cela engendre. Les incidents rapportés suggèrent des problèmes de qualité ou de conformité des carburants distribués dans les stations. Dans l’intérêt de la sécurité des usagers et de leurs biens, nous sollicitons votre coopération et vous prions de diligenter une enquête indépendante complète sur la qualité des carburants fournis par les stations-services », demande la FCC qui souhaite que cette enquête couvre l’ensemble de la chaine d’approvisionnement, depuis le point d’importation jusqu’à la distribution.
Malgré l’évidence, les Hydrocarbures ont toujours nié distribuer un carburant de mauvaise qualité. Ils assurent à tout bout de champ que leurs produits subissent des analyses avant d’être mis sur le marché. En tout cas, le consommateur final est loin d’en être convaincu. « Mercredi passé, ma bagnole m’a lâché. Elle hoquetait avant de s’éteindre à chaque tentative de départ. J’ai fini par l’abandonner à Mbachilé d’où une aimable connaissance a bien voulu me déposer à Nioumadzaha. Jeudi, mon mecano m’a annoncé avoir découvert que le carburant était altéré. Mélangé au pétrole, très probablement. Vendredi, j’ai fait part des résultats du diagnostic à mon ami de Mbachilé. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’il venait d’avoir exactement la même panne avec sa bagnole ! Je me souviens. À mi-chemin, quand il me déposait, on était passé dans une station-service pour mettre du carburant. La même auprès de laquelle j’en avais mis dans la mienne la veille, mardi », témoigne le journaliste Toufé Maecha.
Les témoignages du genre sont légions. « Je suis convaincu que les Hydrocarbures ont un mauvais carburant. J’ai une voiture à essence. Elle est déjà tombée en panne à deux reprises juste après être passé à la station-service. Mon mécano m’a dit que c’est le carburant. J’étais obligé de vider tout le réservoir, pour le nettoyer », confie pour sa part Salim Abdou, au détour d’une discussion à ce sujet. Pareil pour ce chauffeur de taxi de la ligne Moroni-Mitsoudjé. Il a banni au moins trois stations-services pour les mêmes raisons. Il faut dire que si les stations-services ne sont pas au-dessus de tout soupçon, les Hydrocarbures aussi auront du mal à s’en tirer à si bon compte. En effet, des grandes sociétés de la place qui s’approvisionnent directement chez le fournisseur connaissent elles aussi le même souci que les autres consommateurs. Une réalité qui ne laisse que peu de chance quant à l’aboutissement de la demande de la Fédération des consommateurs.
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