Africa-Press – Comores. Le projet Chaînes de valeur agricoles (CVA) poursuit son déploiement avec la tenue, ce mardi 5 août à Mitsamiouli, d’une retraite stratégique organisée par le ministère de l’agriculture. Cette rencontre, coordonnée par la Direction Nationale des Stratégies Agricoles et de l’Élevage (DNSAE), en collaboration avec le PNUD et les Centres ruraux de développement économique (CRDE), réunit pendant trois jours toutes les parties prenantes. Elle vise à faire un point d’étape sur les activités en cours, à partager les difficultés rencontrées sur le terrain et à échanger sur les pistes d’amélioration en faveur d’un développement agricole plus structuré et inclusif.
Animée par l’expert international Karim Ahmed, la rencontre a débuté par une série d’interventions institutionnelles. Le ministre de l’agriculture, Dr Daniel Ali Bandar, a salué le soutien du PNUD, du FEM et du gouvernement, grâce auquel le projet CVA a pu voir le jour. Il a appelé à « intensifier les efforts pour structurer des filières performantes, à même d’améliorer durablement les revenus des producteurs ». Dans le même esprit, Vera Hakim, Représentante résidente adjointe du PNUD, a souligné l’importance de cette retraite dans un contexte de vulnérabilités multiples: impacts du changement climatique, faible organisation des filières, accès limité aux marchés et attentes croissantes des communautés rurales. Elle a invité les participants à faire des choix stratégiques clairs, à renforcer la coordination interinstitutionnelle et à bâtir une capacité collective pour faire évoluer le projet.
Les travaux en ateliers ont identifié trois filières prioritaires: le gingembre, le café et le manioc. Ces cultures ont été sélectionnées pour leur potentiel économique, leur ancrage local et leur rôle clé dans la sécurité alimentaire. Les discussions ont permis de dresser un état des lieux partagé: manque d’organisation des producteurs, infrastructures post-récolte insuffisantes, difficulté d’accès au crédit, faible transformation locale ou encore valorisation commerciale limitée. Des solutions concrètes ont été proposées, comme la structuration de coopératives, l’appui technique, la modernisation de la production ou encore la promotion de nouveaux marchés. Au-delà de l’échange, cette retraite marque une volonté forte des institutions de refonder en profondeur la stratégie agricole nationale. Pour les organisateurs, le développement de filières intégrées depuis la production jusqu’à la commercialisation est un levier central pour bâtir une agriculture comorienne plus résiliente, rentable et inclusive.
Ce projet structurant est financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à hauteur de 10 millions de dollars grâce à un appui du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF). Ce soutien financier témoigne de l’engagement du PNUD et du GEF à promouvoir une agriculture durable, inclusive et résiliente aux Comores. Il vise à renforcer les capacités des producteurs, améliorer les conditions de transformation et de commercialisation, et favoriser l’émergence de chaînes de valeur agricoles porteuses à fort impact économique et social. Alors que plus de 70% de la population vit encore de l’agriculture, l’issue de cette dynamique aura un impact direct sur l’avenir socio-économique du pays. Pour qu’elle tienne ses promesses, il faudra maintenir l’élan, garantir un bon suivi, mobiliser des financements durables et éviter les pièges habituels: projets parallèles, retards ou dépendance excessive à l’aide extérieure.
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