Africa-Press – Comores. Après deux jours de sensibilisation, du 4 au 5 août dernier, à l’hôtel Faradel de Fomboni, les figures religieuses, traditionnelles et communautaires de Mohéli ont été outillées pour devenir des moteurs du changement en matière de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre les violences basées sur le genre. Une étape vers une implication directe des communautés dans la transformation des mentalités.
Réunis à Fomboni à l’initiative de l’UNFPA, les leaders d’opinion de Mohéli, chefs traditionnels, religieux, élus locaux, ont participé à une formation qui dépasse le simple cadre informatif. L’objectif est de construire un espace de dialogue au cœur des villages pour déconstruire les stéréotypes, questionner certaines pratiques culturelles et promouvoir une égalité effective entre les sexes. « Il ne s’agissait pas seulement d’écouter des présentations, mais de réfléchir ensemble à des solutions adaptées à notre réalité », explique oustadh Rama, l’un des participants. Les échanges ont ainsi permis d’identifier des obstacles locaux à l’accès à la santé sexuelle et reproductive (SDSR) et à la lutte contre les violences faites aux femmes: tabous, mariages précoces, silence autour des abus, ou encore désinformation sur les droits conjugaux.
Grâce à une méthodologie participative, les participants ont été amenés à proposer des plans d’action concrets: sensibilisations dans les mosquées et les places publiques, messages contextualisés aux sermons du vendredi, ou encore mise en place de comités villageois chargés de la veille sociale. « Ce sont ces figures d’autorité qui sont écoutées et respectées au quotidien. Si elles changent de discours, c’est toute la communauté qui évoluera avec elles », souligne une formatrice de l’atelier.
Au-delà des discours, un engagement a été pris: adapter les messages aux réalités culturelles locales sans trahir les valeurs fondamentales des droits humains. Une voie médiane saluée par les participants, qui ont insisté sur la nécessité d’un accompagnement durable. L’atelier a donc jeté les bases d’une nouvelle dynamique à Mohéli, où la transformation des normes sociales ne se décrète pas d’en haut, mais se construit au sein même des communautés, par ceux et celles qui en sont les piliers.
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