Africa-Press – Comores. En prélude au 45è Sommet de la SADC (Communauté de Développement d’Afrique Australe), la Chine a gracieusement offert 16 voitures de luxe à Madagascar, des modèles digne de limousines, chacun d’une valeur avoisinant les 60 000 euros. Ces véhicules serviront à transporter les chefs d’État attendus à Antananarivo dans les prochaines semaines.
A partir du mois d’août, Andry Rajoelina prendra la tête de cette organisation régionale jusqu’en juillet 2026. Il succédera ainsi au président zimbabwéen. Madagascar rejoint ainsi le Troïka de la SADC. Le système de la Troïka confère à cette dernière le pouvoir de prendre rapidement au nom de la SADC des décisions qui, d’ordinaire, sont prises aux réunions de politique tenues à des intervalles réguliers et de fixer les orientations de politique générale à suivre par les institutions de la SADC durant les périodes intercalées entre les Sommets réguliers de la SADC.
Au-delà des projecteurs et des cortèges de voitures étincelantes, une question reste entière: qu’apporte réellement la SADC au peuple malgache? En théorie, cette organisation régionale devrait favoriser les échanges commerciaux et accélérer le développement économique. En pratique, Madagascar demeure l’un des pays les plus pauvres de la région, sans véritable part de marché significative dans les échanges intra-SADC.
Malheureusement, aucune statistique officielle ne sera dévoilée pour justifier cet enthousiasme présidentiel pour les avantages pouvant être obtenu de la SADC. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que l’on détourne l’attention avec des paillettes pour faire oublier l’essentiel. Comme l’a justement rappelé le président français Emmanuel Macron lors de sa visite en avril dernier, l’urgence, ce n’est pas le faste diplomatique, mais la lutte contre la pauvreté.
Les Malgaches n’attendent pas des cortèges de chefs d’État mais des politiques publiques efficaces. Ils réclament de la dignité, pas du bling-bling. Pendant que les dirigeants paradent, le peuple attend.
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