Africa-Press – Comores. Au total « 90 personnes » sont relâchées selon une source policière après les multiples arrestations du vendredi à dimanche dernier à Mbeni. Au chef-lieu de Hamahamet, le calme commence à revenir.
Plusieurs personnes ont été arrêtées à Mbéni suites aux échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre, faisant au total « une vingtaine de blessées dont 12 par balles » selon une source médicale. Ces personnes ont été arrêtées et détenues au camp militaire de M’de. Dans ce lot, se trouvait des médecins soignants de l’hôpital de Mbeni dont le célèbre docteur Ben Djabir Mbae Hamidou qui avait révélé la gravité des blessures des blessés. Ce dernier avait décrit une « scène d’horreur » sur sa page facebook. « Depuis15h on est au bloc opératoire jusqu’à maintenant, des blessés par balles réelles perforants au niveau des pieds, jambes, cuisses, bras, thorax et abdomen. Une dizaine de blessés qui doivent passer au bloc opératoire encore. Je ne vous parle pas d’autres blessés encore aux urgences » avait-il relayé.
En tous cas, le mis en cause a été libéré lundi soir. Une source policière confirme que « 90 personnes sont actuellement libérés ». Quant au motif de ces arrestations, aucune information n’a filtré de la part de la gendarmerie. À Mbeni, le calme s’installe progressivement, les commerces et les administrations sont rouverts, la population peut circuler normalement. D’après notre source sur place, les militaires sont encore sur les lieux mais dans un cadre plutôt sécuritaire afin d’empêcher des futures altercations entre les résidents de la ville, par réaction de représailles après les incendies de plusieurs domiciles.
Pour mémoire, le chef-lieu de Hamahamet, Mbeni a connu mercredi 11 octobre une fin de journée mouvementée sous des gaz lacrymogènes après la dispersion des participants à une cérémonie de Maoulid Nabawi interdite dans la journée par un arrêté du ministère des affaires islamiques. Une opération militaire qui a engendré des dégâts matériels et des blessés civils. Selon une source médiale, une vingtaine de personnes sont blessées dont douze par balles, neufs maisons et trois voitures sont incendiées dans la confusion qui a suivi l’intervention musclée de l’armée. L’opposition et la société civile ont condamné un usage disproportionné de la force publique, et selon plusieurs juristes l’arrêté ministériel à l’origine de ces incidents est « contestable » dans sa forme et sur le fond.
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