Africa-Press – Comores. Les agents de sécurité de la Société Comorienne des Ports (SCP) sont depuis hier 29 août, en conflit avec leur direction. Pour des raisons de défaillance sécuritaire, la direction a fait recours à une société de sécurité privée pour accompagner les agents et renforcer le service. Cette mésentente a conduit les agents de la SCP à une grève qui a dégénéré, faisant des blessés et une dizaine d’arrestations.
La situation se complique pour les agents de sécurité de la Société Comorienne des Ports qui ont bloqué hier dans la matinée les portes d’entrée du port de Moroni, pour protester contre le projet envisagé par la direction de signer un contrat avec une société de sécurité privée pour améliorer la qualité du service de sécurité du port. Un acte qui a mal tourné pour les grévistes. Certains d’entre eux sont blessés suite à l’intervention des forces de l’ordre, tandis que 17 agents sont arrêtés par la gendarmerie. « C’est une situation qui n’est pas habituelle. Et c’est pour des raisons de défaillance au niveau de la sécurité que nous avons décidé de mettre en place un projet de renforcement. Cependant nos agents s’y opposent alors que le plus important dans un port, c’est la sécurité. Voila pourquoi on a fait recours à une société privée pour renforcer nos agents dans le domaine », explique Fakri Hachim, chef de département juridique de la SCP.
Selon Ali Baba, le chef de la sûreté et sécurité portuaire, cette initiative intervient suite à une évaluation faite au niveau des ports comoriens par une délégation de l’OMI (Organisation Maritime internationale). Ces derniers ont fait état de plusieurs défaillances parmi lesquelles un niveau de la sécurité très bas caractérisé par un faible effectif des portiers. « Une prochaine mission sera menée à Moroni en décembre prochain. Raison pour laquelle la SCP s’est engagé dans une procédure de rehausser le niveau de sécurité pour que la prochaine mission ne signale plus le même problème », avance-t-il.
En ce qui concerne la société, ils ont montré qu’il s’agit d’une société bien adaptée dans le métier. « L’objectif est de travailler avec nos agents pour les renforcer en technique sécuritaire. Bien évidemment c’est une société ayant tout le matériel nécessaire pour le travail, ce qui constitue un appui approprié pour nos agents et ce qui est exactement la cause de cette grève », poursuit-il, avant d’ajouter que « l’OMI veut que les ports de l’Océan indien aient les mêmes normes de sureté et de sécurité, d’où le programme de réforme déjà initié. Et c’est ce programme que nous suivons ».
De leur côté, les agents de sécurité acceptent la nécessité d’améliorer les conditions de sécurité mais s’opposent aux conditions de ladite société privée de sécurité. « Il est impossible que nous travaillions avec une société tout en portant la tenue de la société. Nous ne sommes pas contre la décision de travailler avec cette société. Au contraire c’est une bonne idée mais on refuse de porter la même tenue », se défend un des agents contestataires. Et d’enchainer : « Nos responsables nous ont dit que ceux qui refusent de travailler selon les conditions de la société peuvent démissionner et partir ».
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