Africa-Press – Comores. Le chef de l’État Azali Assoumani a mis fin aux fonctions de la présidente de la Section constitutionnelle et électorale de la Cour suprême. A quelques semaines des élections, cette décision traduit la méfiance du pouvoir central vis-à-vis de celle qui publie les résultats définitifs des élections.
À un mois des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles en janvier 2024, le chef de l’État Azali Assoumani prend des décisions drastiques. Après s’être séparé de son directeur de cabinet pour indiscipline et avoir limogé le directeur général de Comores Telecom pour le même motif, c’est au tour de la présidente de la section constitutionnelle et électorale d’en faire les frais. En effet, hier jeudi, le chef de l’État a signé un décret mettant fin aux fonctions de Mme Harimia Ahmed. Le bruit qui courrait depuis quelques semaines vient de se concrétiser.
Si aucun motif officiel n’est évoqué, il n’en demeure pas moins que cette décision traduit un manque de confiance entre le président sortant et celle à qui revient la lourde décision d’annoncer les résultats officiels des élections. La proximité entre la désormais ex présidente de la Section électorale Mme Harimia Ahmed et le principal challenger d’Azali Assoumani à la présidentielle, Salim Issa Abdillah, est perçue par certains observateurs comme une des principales raisons ayant motivé la décision de limogeage.
Les deux sont natifs de Foumbouni et pas que. Il se trouve que l’oncle de M.Salim est un ex-mari de Mme Harimia. Cet oncle n’est autre que l’ancien vice-président Idi Nadhoim, l’homme qui a fourni son bâtiment anciennement occupé par la société Telma, pour abriter le QG dudit candidat. Ceci peut expliquer la méfiance du régime à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, qui s’annonce déjà mouvementée pour les six candidats en lice, et alors qu’une partie de l’opposition a opté pour le boycott du double scrutin, estimant que les conditions ne sont pas réunies pour des élections libres, transparentes et inclusives. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
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