CRC Moroni, le grand malaise

6
CRC Moroni, le grand malaise
CRC Moroni, le grand malaise

Africa-Press – Comores. Le congrès du parti présidentiel n’a pas fini de révéler les luttes d’influence internes, surtout au sein des cadres de la capitale, notamment le trio de tête du parti. Vendredi dernier, le conflit s’est révélé au grand jour par l’organisation de deux réunions distinctes sur deux endroits différents de la capitale.

La guerre fratricide continue de faire rage au sein de l’appareil politique du parti présidentiel dans la capitale. Longtemps allié, le député du nord et non moins président de la commission des affaires étrangères de l’assemblée de l’Union, Abou Saïd Mdahoma et le directeur général adjoint de l’ONICOR Anlim Aliane sont à couteau tiré. Jusqu’au dernier congrès du parti majoritaire, le député du nord de la capitale occupait le poste de secrétaire général au niveau de Ngazidja, son remplacement à la suite du dernier congrès ne passe apparemment pas auprès de l’ancien directeur général de la SONOLEC.

Prévu de longue date, la réunion dite de prise de contact entre les Secrétaire General adjoint du parti, Nour El Fath Azali et la coordination du parti à Moroni conduite par le coordinateur Anlim Anliane a été court-circuitée par l’organisation d’une autre réunion à la même date du 20 octobre chez le député Abou Saïd. « La réunion chez le coordinateur a été prévue depuis longtemps, le député est frustré d’avoir été évincé de son poste de secrétaire fédéral donc il veut toujours montrer qu’il a la main sur les militants de la capitale, et je pense que c’est une méthode contre-productive à long terme pour lui et pour le parti », s’offusque un militant apparemment acquis à la cause du coordinateur.

En tout cas, l’attitude des cadres du parti à Moroni est sévèrement critiquée au sein des hautes instances du parti qui trouvent que la guerre des chefs limite l’entrée de nouveaux adhérents chacun voulant s’attirer les faveurs et la légitimité du bureau politique. A cette cacophonie, s’ajoute une troisième personnalité qui n’en finit pas d’occuper l’espace politique et médiatique ces derniers mois à savoir, la secrétaire générale du ministère de l’énergie, Nadjda Saïd Abdallah Cheikh Soilih. Si cette dernière ne s’est pas encore prononcée sur quel bord elle penche, sa présence et celui du SGA lors de cette réunion chez le coordinateur en dit long sur où penche la nouvelle étoile montante du parti.

Si le président de la commission des affaires étrangères continue d’avoir la confiance des caciques du régime, son entêtement à vouloir garder le contrôle des militants dans la capitale interroge même chez ses soutiens. « Moi je pense l’erreur qu’il a commise c’est d’avoir accepté le fauteuil de député. Ça l’a complètement déstabilisé car il n’a plus les leviers pour mener une vraie campagne de terrain. Le poste de directeur général lui donnait la possibilité de recruter qui il voulait et par conséquent avoir la mainmise sur les militants de base », confie un de ses fidèles qui reste persuadé que le député aura le dernier mot dans cette histoire.

Reste à savoir quelle est la vraie stratégie du pouvoir et du parti pour la conquête de la capitale surtout que nous sommes à quelques mois de l’élection présidentielle. « Nous sommes convaincus que nous passerons dès le premier tour des élections. Ce que je crains dans cette histoire c’est que l’on veuille pousser le député à la sortie pour les élections législatives de 2025 et placer une autre personne. Qui exactement, je ne peux me prononcer car je n’ai aucune idée », renchérit le soutien du député.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here