Africa-Press – Comores. Le procureur de la République appelle les acteurs impliqués dans le processus électoral à la retenue et à se conformer à la loi. Dans le cas contraire, il se réserve le droit « d’appliquer les sanctions les plus sévères à l’encontre des contrevenants ».
Quarante huit heures après les heurts qui ont éclaté suite à la proclamation des résultats provisoires des élections présidentielle et des gouverneurs, le procureur de la République sort du silence. Dans un communiqué de presse, il fait état de la situation. Selon lui, la commune de Moroni et ses environs ont été envahis par une horde de jeunes cagoulés et armés de gourdins et de machettes qui ont semé le chaos et paralysé la capitale. Des bâtiments publics, des magasins et des habitations privées ont été vandalisés, pillés et pour une partie incendiés. Les dégâts occasionnés en la circonstance sont en cours d’évaluation. L’intervention de l’armée a permis le retour au calme. « Actuellement, la vie économique a repris son cours normal. Nous exhortons les responsables d’établissements scolaires et universitaires à faire reprendre leurs activités dès demain lundi 22 janvier 2024 », souligne-t-il.
Il rappellera que les investigations de la police judicaire ont permis de recenser les témoignages des personnes interpellées, d’établir de façon irréfutable que des individus clairement identifiés ont manipulé, instrumentalisé et financé ces opérations de déstabilisation. « Afin de préserver la paix publique, j’appelle ces personnes à se conformer aux dispositions de la loi électorale. Ils doivent soumettre leurs réclamations à la Cour suprême, institution chargée de connaitre du contentieux électoral », précise celui qui appelle tous les acteurs impliqués dans le processus électoral notamment ceux qui attisent la haine et le désordre à la retenue et surtout à se conformer strictement aux dispositions des lois et règlements de la République. « En cas de non-respect, le parquet de la République se réserve le droit d’appliquer les sanctions les plus sévères à l’encontre des contrevenants ».
Le magistrat précise que les mineures et toutes les femmes interpellés ont été remises en libertés et ce, dans un souci d’apaisement et pour la sauvegarde sociale. Il est revenu sur le décès du jeune Mouslim mort jeudi dernier par balle. « Je souligne que le domicile privé d’un ministre de la république a fait l’objet d’une violente attaque par plusieurs dizaines de voyous qui ont tenté de l’incendier. Pour assurer la sécurité de l’autorité et de sa famille, un des agents de la sécurité n’aurait eu d’autre choix que de faire usage de son arme (légitime défense) et c’est dans ces circonstances qu’un des assaillants a été mortellement atteint », déplore-t-il, tout en indiquant qu’une enquête a été ouverte.
Notons que plus de 300 personnes ont été arrêtés depuis mercredi, dont une majorité se trouve dans le camp de militaire de Mde. Les autorités mentionnent « 170 personnes en détention ».
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