Africa-Press – Comores. Le bras de fer entre les enseignants du public et le gouvernement continue. Les enseignants refusent de reprendre les cours malgré la menace grandissante d’une année blanche. Preuve de leur inflexibilité, ils répètent à tout bout de champ que « la sourde oreille a changé de camp ».
Les élèves du secteur public risquent de faire une année blanche. La faute à la grève illimitée déclenchée par les enseignants. Ces derniers ont arrêté les cours depuis le mois dernier à cause de la grille indiciaire dont ils réclament une revalorisation. Cette question a été abordée lors du dernier conseil des ministres du mercredi 6 décembre. Si le gouvernement reconnait la légitimité de la réclamation, il estime en revanche que les enseignants qualifiés de « têtus » en font trop car « la question peut se résoudre au fur et à mesure ». Cet avis du porte-parole du gouvernement a courroucé davantage les grévistes. « Pas de revalorisation de la grille indiciaire, pas de reprise des cours possible », tranchent-ils lors d’une conférence de presse le samedi dernier.
« L’enseignement public a perdu sa valeur à cause de la multiplication incontrôlée des écoles privées. 75% des établissements scolaires sont privés. Cette grève n’est pas ressentie par l’ensemble des établissements. Donc le gouvernement profite [de ce faible impact] pour marginaliser l’enseignement public », abonde Chabane Mohamed, conseiller régional du SNPC, le syndicat national des professeurs comoriens. Cette position de force des écoles privées ne décourage pas pour autant les grévistes, résolus à aller « jusqu’au bout ».
« Nous avons fait preuve de compassion pour nos enfants. Nous avons beaucoup patienté pour voir la réaction du gouvernement suite à nos recommandations. Hélas, rien n’est fait. Il est temps que la compassion change de camps, que les autorités aient, à leur tour, pitié de nos enfants car nous avons la nôtre », insistent les grévistes. Cette situation, se elle devait durer, risque de provoquer une année blanche, le premier trimestre arrivant à son terme dans deux semaines sans réelles perspectives de dénouement de la crise.
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