Hamidou Bourhane, la force tranquille

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Hamidou Bourhane, la force tranquille
Hamidou Bourhane, la force tranquille

Africa-Press – Comores. Hamidou Bourhane est un homme politique comorien qui a occupé plusieurs postes. Trois fois député de Hambou, il a été ministre de l’Intérieur sous le régime du Rais Sambi avant de devenir président de l’Assemblée. Pour l’élection présidentielle de janvier 2024, il a décidé de se porter candidat. Son score à l’élection présidentielle de 2016 (5,77%) donne des ailes à celui qui veut continuer à « défendre les intérêts des plus faibles ».

Serait-il le phénix qui renaît de ses cendres ? Hamidou Bourhane est originaire de Singani. Bien qu’il n’appartienne pas à la même famille politique que le président sortant, Azali Assoumani, ils partagent tous les deux le même fief politique : la région de Hambou. M. Bourhane est largement connu et reconnu pour sa carrière politique, son engagement en faveur de la démocratie et du développement des Comores. Mais c’est surtout son engagement social qui lui vaut une renommée nationale. En effet, il est connu pour son accessibilité, notamment envers les plus démunis. Que ce soit lors des festivités de mariage ou des funérailles, il est toujours présent, peu importe le statut social des personnes concernées.

Hamidou Bourhane a fait ses études primaires dans son village natal de Singani avant de rejoindre le lycée de Moroni. Il a ensuite étudié l’administration avant de rejoindre le service national militaire. De retour dans son pays, il est devenu directeur général de la SOGECOM avant de créer sa propre société de sécurité et de gardiennage, la SOGAS. Il est décrit comme un homme politique charismatique, animé de grandes ambitions et doté d’un sens aigu de la diplomatie. Il a été élu député de la région de Hambou à trois reprises. Lors de son troisième mandat, il a été élevé au poste de président de l’Assemblée nationale en 2016. Il a joué un rôle clé dans la scène politique comorienne en présidant les débats parlementaires, favorisant le dialogue entre les différentes forces politiques et contribuant à l’élaboration de lois essentielles pour le pays. On peut notamment citer la loi sur la Redevance administrative unique (RAU), qui permet d’accompagner des structures telles que l’Université des Comores, le ministère de la Santé et l’équipe nationale de football, pour ne citer que celles-là. Il a également fait adopter la loi sur la revalorisation des salaires de l’Armée et rétabli les droits de l’ancien chef de l’État, feu Ali Soilihi.

Deuxième personnage de l’État, le président de l’Assemblée Hamidou Bourhane a choisi la voie de la diplomatie parlementaire et a été à l’origine de la création de l’association parlementaire de l’océan Indien. M. Bourhane est également reconnu pour sa capacité à travailler en collaboration avec d’autres leaders politiques, qu’ils appartiennent à son camp politique ou à d’autres formations. Sa vision pour les Comores se concentrait sur le renforcement de la stabilité politique, la promotion de la croissance économique et la résolution des défis sociaux auxquels le pays était confronté. Sa nomination en tant que ministre de l’Intérieur par son ami, le président Sambi, témoigne de ses qualités. En effet, il a été l’instigateur de l’unification de la police nationale à une époque où chaque île avait sa propre police, connue sous le nom de « police de l’île ». Parmi ses réalisations marquantes lorsqu’il était responsable de l’Intérieur, on ne peut pas ignorer le fait qu’il a permis aux habitants d’Anjouan de demander et d’obtenir leur carte d’identité et leur passeport à Anjouan, sans avoir besoin de se rendre à Ngazidja. Malheureusement, cette avancée n’a pas survécu à la politique de ses successeurs, très peu portés sur la décentralisation.

Il est indéniable que l’ancien président de l’Assemblée de l’Union des Comores a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire politique du pays. Il a contribué à la consolidation de la démocratie et au progrès socio-économique. Sa carrière politique et son leadership ont été salués tant au niveau national qu’international. En 2016, Bourhane Hamidou s’est présenté aux élections présidentielles et a obtenu un score honorable, arrivant à la 6e position dans une élection qui a réuni une multitude de candidats (25). Il a été devancé par le trio Mohamed Ali Soilih, Mouigni Brakaa Said Soilihi, Azali Assoumani, et Fahmi Said Ibrahim qui est arrivé en 4e position. À l’époque, il s’était présenté en tant que candidat indépendant malgré sa proximité avec le parti Juwa de son ami, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. « J’ai demandé à être le candidat principal du Juwa en 2016, mais le parti voulait que je sois colistier, ce que j’ai refusé », se souvient-il, avec une certaine amertume. De ce refus est née sa décision de jouer la carte de l’indépendance. Le score plutôt honorable qu’il a obtenu face à un vice-président en exercice (Mamadou) et un ancien président (Azali) témoigne de sa popularité et de sa capacité à fédérer le peuple. Aujourd’hui, le parti Juwa de l’ancien président Sambi est favorable à une participation aux élections, même en soutenant un autre candidat. L’ancien ministre de l’Intérieur, quant à lui, a préféré ne pas contribuer aux conflits qui minent le plus grand parti de l’opposition et poursuit son chemin, droit dans ses bottes.

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