Journée Mondiale des Mangroves: Trésor Écologique Menacé

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Journée Mondiale des Mangroves: Trésor Écologique Menacé
Journée Mondiale des Mangroves: Trésor Écologique Menacé

Africa-Press – Comores. La planète a célébré ce 26 juillet, les mangroves, ces forêts marines vitales pour la biodiversité, le climat et les populations côtières. Aux Comores, l’île de Mohéli abrite la plus grande concentration de mangroves de l’archipel. Mais entre espoir de restauration et pressions croissantes, leur avenir reste incertain. L’experte comorienne Loubna Mohamed Salami Hamidi, impliquée dans le projet ReSea de l’UICN et Fahade Saïd Manini Chargé de mission Forêts, bassins versants et Espèces associée / salle des opérations, gestion de bases de données, SIG, informatique au Parc National de Moheli (PNM) nous éclaire.

L’île de Mohéli abrite la plus vaste étendue de mangroves des Comores. Sur les 85 hectares recensés, 29 hectares se trouvent dans la forêt de Bangacharini, un site exceptionnel situé au sud de l’île, entre Bandani et la rivière Mledjélé, dont les alluvions nourrissent la mangrove. « À Mohéli, 9 des 10 espèces de mangroves présentes aux Comores se retrouvent dans cette seule forêt, ce qui en fait un véritable joyau de biodiversité », souligne Fahade Saïd Manini Chargé de mission Forêts, bassins versants et Espèces associée / salle des opérations, gestion de bases de données, SIG, informatique au Parc National de Mohéli (PNM). Bien plus qu’une forêt côtière, la mangrove, selon ces experts, est une alliée naturelle contre l’érosion, les tempêtes et l’élévation du niveau de la mer. Elle protège les villages littoraux, favorise la régénération des poissons et mollusques, et stocke jusqu’à quatre fois plus de carbone que les forêts terrestres.

« Les mangroves soutiennent la pêche artisanale, les activités traditionnelles, mais aussi l’écotourisme naissant à Mohéli. Elles sont une source de revenus, surtout pour les femmes et les jeunes, souvent en première ligne dans leur protection », précise Loubna Salami Hamidi, experte engagée dans le projet ReSea, mis en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avec le soutien d’Affaires mondiales Canada. Malgré leur importance, les mangroves sont fragilisées par l’action humaine: coupe illégale, pollution, remblaiement pour l’habitat ou l’agriculture, et bien sûr, les effets du changement climatique. « On assiste à une perte progressive de ces écosystèmes, souvent au profit de projets mal planifiés. »

Le projet ReSea, lancé en 2023, ambitionne de restaurer, protéger et valoriser les mangroves en s’appuyant sur les savoirs locaux. À Mohéli, son volet “Blue Nature” s’attache à créer des outils adaptés aux communautés notamment à Nioumachoua, en impliquant les jeunes comme gardiens de la nature et acteurs de l’économie bleue. « Il ne s’agit pas seulement de planter des palétuviers. Il faut impliquer les populations dans des démarches durables, inclusives et respectueuses de leur quotidien », affirme Loubna Hamidi. À l’occasion de cette journée mondiale, l’appel est lancé à tous les niveaux gouvernements, ONG, collectivités, secteur privé pour investir davantage dans la conservation des mangroves. « C’est un devoir écologique, mais aussi une opportunité pour bâtir des économies résilientes et inclusives dans notre archipel. ». Il est à noter que la superficie totale des mangroves à Mohéli est de 85 hectares. La forêt de Bangacharini à Nioumachoi occupe à elle seul 29 hectares et abrite 9 espèces de mangroves sur 10 recensées dans le pays. Les principaux rôles des mangroves sont défense côtière, nurserie pour les poissons et puits de carbone.

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