Interdiction d’un Maoulid à Mbeni : 12 blessés par balle et des maisons incendiées

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Interdiction d’un Maoulid à Mbeni : 12 blessés par balle et des maisons incendiées
Interdiction d’un Maoulid à Mbeni : 12 blessés par balle et des maisons incendiées

Africa-Press – Comores. Une descente policière musclée pour interrompre un Maoulid interdit à Mbeni a dégénéré, faisant plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. Selon nos informations, une vingtaine de personnes sont blessées dont douze par balles, neufs habitations et deux véhicules sont incendiés.

La ville de Mbeni, chef-lieu de la région de Hamahamet au nord de Ngazidja a connu mercredi 11 octobre dernier une fin de journée très mouvementée, après la dispersion au gaz lacrymogène des participants à une cérémonie de Maoulid célébrant la naissance du prophète Mouhammad, interdite par arrêté ministériel durant la journée. Selon notre source sur place, depuis le matin du mercredi, des rumeurs circulaient déjà que les forces de l’ordre allaient intervenir pour stopper le maoulid interdit dans la journée par arrêté du ministère des affaires islamiques. Une cérémonie à laquelle les autorités de l’Etat n’étaient pas conviées mais la région exclusivement. Vers 14 heures, les jeunes se sont rendus à la frontière entre le village de Mnougou et la ville de Mbeni pour les attendre. Au moins quatre pick-up transportant des gendarmes ont fait leur apparition. « Ils ont commencé par tirer des gaz lacrymogène pour disperser les jeunes contrevenants. Ces derniers visiblement très remontés, ont décidé de les affronter avec des cailloux. Aussitôt, les choses ont commencé à mal tourner », souligne notre source.

Très vite, la situation a dégénéré. Les jeunes ont décidé de s’attaquer à des résidences appartenant à des dignitaires membres ou proches du gouvernement, qui selon eux sont les premiers responsables de la décente de la gendarmerie. Plusieurs biens ont été saccagés ou incendiés notamment la brigade de gendarmerie, la maison de l’actuel ministre des finances, celle du directeur de cabinet du ministre des finances, du docteur Abdoulhakim, ainsi que trois voitures, dont deux appartenant au commerçant Djouanaid.

Lors des échauffourées avec les jeune de Mbeni, les forces de l’ordre auraient tiré à « balles réelles », selon en tout cas des sources concordantes de la ville. Au moins une vingtaine de personnes ont été blessées. « Le major de l’hôpital a confié avoir reçu 12 blessés gravement atteints par balles, une d’elles a reçu une balle dans l’abdomen. Tous ces patients devraient probablement être transférés à Moroni pour des examens complémentaires, mais malgré leur blessures, on peut les soigner sur place », confie notre interlocuteur.

Hier mercredi, le docteur Ben Djabir Mbae Hamidou avait décrit une scène d’horreur sur sa page Facebook. « Depuis15h on est au bloc opératoire jusqu’à maintenant, des blessés par balles réelles au niveau des pieds, jambes, cuisses, bras, thorax et abdomen. Une dizaine de blessés qui doivent passer au bloc opératoire encore » avait-il relayé.

Ce jeudi 13 octobre, la ville a été toujours coupée du reste de l’île, quadrillée par les forces de l’ordre. Personne ne peut rentrer ni sortir de la ville. Un sentiment de peur et de psychose est palpable. « A n’importe quel moment, la situation peut devenir incontrôlable. Les jeunes sont éparpillés aux quatre coins de la ville », décrit notre source. Vers 12 heures, un jeune natif de Mbeni a été arrêté à Mnougou alors qu’il voulait se rendre chez lui, ce fut la première arrestation.

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