« Je refuse d’être jugé par une Cour illégale »

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« Je refuse d’être jugé par une Cour illégale »
« Je refuse d’être jugé par une Cour illégale »

Africa-Press – Comores. Le procès de l’ancien président Sambi s’est ouvert hier 21 novembre dans un climat tendu. Le prévenu ayant refusé d’être jugé par une Cour « illégale », celle-ci a fait le choix de lever l’audience jusqu’aujourd’hui (mardi 22 novembre). La reprise à l’issue de laquelle la Cour décidera de la poursuite ou du report du procès se fera sans Sambi, en tout cas selon certains de ses avocats.

Hier lundi 21 novembre s’est tenu au palais de justice de Moroni, la première audience du procès de l’ancien Chef de l’État entre 2008 et 2011, Ahmed Abdallah Sambi. L’audience n’est pas arrivée à son terme que la Cour de sureté l’a levée pour reprendre ce matin. Une décision motivée par le refus de l’ancien président d’être jugé par une Cour « illégale ».

Il est 8 heures et 29 minutes très exactement quand l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi pénètre le portail du palais de justice, conduit dans un pick-up de couleur noire, escorté par deux autres pick-up de couleur bleue avec des militaires armés jusqu’aux dents. Au moment de se rendre dans la salle d’audience, le public et les médias ont découvert après plus de quatre ans de détention provisoire, un homme pale et physiquement diminué. L’audience débute à 8h et 58 minutes. Les avocats ont d’entrée soulevé plusieurs exceptions toutes rejetées. Parmi elles, l’état de santé très fragile de l’ancien président, et donc il ne devrait pas être jugé selon eux. « Aucun acte médical ne prouve qu’il est inapte de répondre à la justice. Nous maintenons l’audience », a balayé d’un revers de la main le président de l’audience Omar Ben Ali, à la demande du commissaire du gouvernement près la Cour de sureté de l’État.

De retour dans la salle après une vingtaine de minutes que l’audience a été suspendue, la partie de la défense a pris tout le monde de court en se disant opposé au procès de par l’illégalité de ladite Cour. « Je refuse d’être jugé par une Cour illégale. Je ne peux pas cautionner cette forfaiture. Libre à vous de faire ce que vous avez déjà l’intention de me faire subir », a déclaré an langue nationale l’ancien président à qui la Cour a essayé en vain de couper la parole pour attendre la lecture de l’ordonnance de renvoi, laquelle lecture qui n’aura finalement pas lieu. « Nous nous opposons au report de ce procès. Les Comoriens ont soif de savoir la vérité sur la dilapidation des milliards de francs dans le cadre de ce programme de citoyenneté économique. Les Comoriens ont besoin d’entendre Sambi s’expliquer », s’est emporté un des avocats du gouvernement, Me Abdallah Mohamed Hassani. Sur la forme, il n’avait visiblement pas tort. Seulement, Sambi ne reviendra pas sur sa décision.

Rappelons que Sambi ainsi que les anciens vice-présidents Mohamed Ali Soilihi et Nourdine Bourhane sont poursuivis pour « haute trahison, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, abus de fonction, forfaiture, corruption, concussion recel et complicité » dans le cadre du programme de la citoyenneté économique. « La requalification retenue sur la haute trahison doit faire partie de l’ordonnancement juridique conformément visée par la loi 81. Elle stipule que les qualifications pour lesquelles sont poursuivis les prévenus doivent être dans le code pénal. Or dans le code pénal comorien la notion de haute trahison n’a jamais été définie. L’article 30 de la Constitution renvoie à une loi organique pour fixer les conditions de Constitution de la haute trahison. La loi organique n’a jamais été élaborée, encore moins votée et promulguée », regrette Me Fahmi Said Ibrahim, un des avocats de Sambi. L’audience reprend ce mardi matin, et cela sans le principal mis en cause. A la Cour de sureté de décider si elle poursuit les audiences en son absence ou si elle les reporte…

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