Africa-Press – Comores. Les nouvelles taxes douanières américaines imposées par l’administration de Donald Trump, et qui entreront en vigueur le 9 avril 2025, affecteront également le continent africain, fragilisant davantage ses économies déjà vulnérables face aux fluctuations du commerce international.
Parmi les 54 pays du continent, 51 verront une augmentation significative des droits de douane sur leurs exportations vers les États-Unis. Ces taxes varieront de 10 % à 50 %, selon les dernières données communiquées par Washington. Une telle hausse risque de compromettre la compétitivité des produits africains sur le marché américain, rendant plus difficile l’accès à l’un des plus grands marchés mondiaux.
Parmi les pays les plus touchés, le Lesotho subira un taux de taxation de 50 %, suivi de Madagascar avec 47 % et Maurice avec 40 %. L’Afrique du Sud et l’Algérie seront également impactées avec un taux de 30 %, tandis que les exportations ivoiriennes de biens et produits agricoles seront taxées à hauteur de 21 %. Le Nigeria sera soumis à un taux de 14 %, et la République Démocratique du Congo, dont les exportations concernent principalement les minerais, sera taxée à 11 %, tout comme le Cameroun. Le Maroc et l’Égypte, quant à eux, verront leurs exportations imposées à 10 %.
En 2024, selon l’Office of the United States Trade Representative (Bureau du représentant américain au commerce), les exportations africaines vers les États-Unis ont atteint une valeur de 49 milliards de dollars, dont 39,5 milliards pour l’Afrique subsaharienne. Le déficit commercial des États-Unis avec l’Afrique s’élevait à 7,4 milliards de dollars. Cette politique tarifaire pourrait donc accentuer le recul des échanges commerciaux entre les deux régions, freinant le développement économique africain.
Les principales exportations africaines vers les États-Unis incluent le pétrole brut, les métaux précieux, les produits agricoles et le textile. Ces secteurs sont essentiels à l’économie de nombreux pays africains et toute entrave à leur exportation vers les États-Unis pourrait entraîner une baisse significative des revenus nationaux, menaçant ainsi des millions d’emplois.
Ces nouvelles taxes sont calculées selon deux critères principaux: le déficit commercial des États-Unis avec leurs partenaires et les barrières douanières mises en place par les pays africains pour protéger leurs économies. Toutefois, certains analystes estiment que ces mesures pourraient avoir un effet contre-productif, en réduisant l’accès des entreprises américaines aux ressources africaines et en affaiblissant la coopération économique entre les deux continents. De plus, elles pourraient inciter les pays africains à diversifier leurs partenariats commerciaux, notamment avec la Chine et l’Union européenne, afin de limiter leur dépendance vis-à-vis des États-Unis.
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