Africa-Press – Comores. C’est en tout cas une grosse épine qui vient d’être plantée sous le pied de l’opposition radicale au président Azali Assoumani. Cinquante et huit élus (députés, conseillers municipaux, maires) se sont réunis sous la houlette du député de la region Ngwengwe, Ibrahim Ali Mzimba pour former une forme d’alliance de l’opposition parlementaire, sous l’appellation d’Alliance Noor.
Une frange de l’opposition comorienne regroupant une cinquantaine d’élus « non CRC » s’organise sous la houlette du député Ibrahim Ali Mzimba. C’est en tout cas ce que pensent ses amis de la nouvelle alliance qui a été présentée mercredi dernier au New Select dans une conférence de presse aux allures de meeting post-électoral. Profitant de la brèche ouverte par une opposition qui a décidé de boycotter le processus électoral face au régime en place, Me Mzimba semble en effet avoir un boulevard pour incarner cette opposition. « Le nouveau dirigeant de l’opposition s’appelle, Ibrahim Ali Mzimba, car c’est vous les comoriens qui l’avez choisi et élu », déclare le secrétaire général de l’Alliance Parlementaire, Natuk Mohamed, élu municipal dans la region de Mbwanku.
Si la constitution de 2018 reconnait en son article 36, l’opposition politique. « L’opposition politique est reconnue en Union des Comores. Elle exerce librement ses activités, dans les limites imposées par la loi. La loi détermine le statut de l’opposition politique », jusqu’à ce jour aucune loi n’est venue effectivement statuer sur la nature de celle-ci, mais vu la volonté de cette nouvelle alliance, cela ne saurait tarder. Créer avec la volonté d’être une force de proposition, la nouvelle structure autour de Mzimba jouera pleinement son rôle d’opposition parlementaire à en croire le nouveau député du Ngwengwe. « Le rôle du député de l’opposition est de contrôler l’action gouvernementale et d’obstruer (opposer, dénoncer) pour que les lois de celui-ci ne passent pas en catimini. »
Sur la question du moment qui fait jaser la classe politique dans son ensemble, à savoir la question de l’ile de Mayotte, l’Alliance No’or par la voix de Me Mzimba s’aligne sur la position du gouvernement « Nous saluons la position du gouvernement sur la question de l’installation d’une base militaire à Mayotte, qui sera un facteur de déstabilisation et d’insécurité et pour les Comores et pour la region de l’océan indien » a martelé le député du Sud. Dans le même temps ; il a montré sa méfiance par rapport à des futures négociations entre la France et les Comores sur l’adhésion de Mayotte dans l’espace politique de l’océan indien. « Notre mouvement n’acceptera pas que Mayotte intègre la Commission de l’Ocean Indien, car cela reviendrait à accepter le fait accompli que Mayotte fait partie de la France. C’est un point non négociable. » A ce sujet, le secrétaire général de l’alliance a poursuivi: « L’alliance NO’OR veille pour la sauvegarde de quatre îles dans ses frontières reconnues par la résolution de l’assemblée générale de l’ONU, le 12 novembre 1976. Nous ne pouvons pas permettre des telles violations des droits car notre alliance s’est déclarée contre toute violation des droits. »
S’il est encore tôt pour juger de l’efficacité ou non de nouveau mouvement politique, sa composition va dans le sens du renouvellement de la classe politique. Outre les deux vieux briscards politiques, les députés Soultoine Ali et Ibrahim Ali Mzimba, on retrouve des jeunes gardes Natuk Mohamed Mouzaoir, Abdoul Madjid Toufaha, Saïd Hassane Ahmed ou encore Saindou Ali Assane le maire de Mirontsy.
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