Africa-Press – Comores. Après plus de 24h qu’ils étaient cantonnés au large des ports de Mutsamudu et Moroni, les bateaux battant pavillon malgache ont obtenu les autorisations nécessaires pour accoster. Les frontières maritimes avec Madagascar ont été aussitôt refermées jusqu’à nouvel ordre.
Après plus de 24h qu’ils étaient cantonnés au large des ports de Mutsamudu et Moroni, les bateaux battant pavillon malgache ont obtenu, au soir du dimanche 30 mars, les autorisations nécessaires pour accoster aux ports de Moroni et Mutsamudu. Les 14 passagers de Mojangaya 1, dont deux enfants, ont pu débarquer pour les formalités d’usage avant de quitter la zone portuaire de Moroni, tandis que le Panayotis a entamé le déchargement des bonbonnes de gaz appartenant à un fournisseur privé de la place. Jusque dans l’après-midi, les autorités comoriennes campaient sur leurs positions. Elles exigeaient un allègement des mesures sanitaires jugées « trop sévères » imposées par les autorités malgaches à tous les bateaux en provenance de l’Union des Comores, depuis que la Grande île a décidé début mars de rouvrir ses ports avec les Comores.
Cependant l’autorité maritime comorienne, l’Anam, a accordé une dérogation auxdits bateaux, évoquant des « raisons humanitaires » à la veille de l’aïd el-fitr, marquant la fin du mois sacré de Ramadan. « L’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM), pour des raisons humanitaires, laisse exceptionnellement entrer dans les ports de l’Union des Comores les trois navires malgaches actuellement en attente dans les eaux maritimes comoriennes » pouvait-on lire sur la note.
Mais une fois n’est pas coutume. Les armateurs aussi bien malgaches que comoriens doivent prendre leur mal en patience le temps que les autorités des deux pays parviennent à un compromis sur cette crise qui impacte beaucoup plus le secteur économique. Si l’autorité maritime comorienne pose comme condition préalable à toute reprise du trafic maritime « une réunion technique pour la régulation du trafic maritime entre les deux pays », une source haut placée proche de Beit-Salam est, quant à elle, beaucoup plus explicite: « Nous maintiendrons fermées nos frontières avec Madagascar tant que les mesures sanitaires imposées aux bateaux en provenance de l’Union des Comores ne seront pas allégées ». Selon le même interlocuteur, la venue des trois bateaux jusque dans les eaux territoriales comoriennes en dépit de la non ouverture des frontières est « une provocation ». « Il n’en demeure pas moins qu’il y a eu un manquement grave de notre côté », reconnait-il, sans vouloir nommer l’autorité à qui il impute la faute.
En octobre 2024, un bateau battant pavillon comorien a été refoulé de Madagascar avec plus de 280 passagers à bord, dont 180 de nationalité comorienne. Conséquence d’une décision brutale du gouvernement malgache de suspendre le transport maritime entre les deux pays, avant d’y revenir il y a de cela moins d’un mois. La réplique de Moroni ne s’est pas fait attendre. Deux bateaux malgaches sont, depuis, bloqués au port de Moroni. Les autorisations nécessaires pour reprendre le large leur ont été refusées. Le sommet des chefs d’État de la COI qui se tient à Antananarivo le 24 de ce mois sera peut-être l’occasion pour les deux parties de tenter de trouver une ligne de crête sur cette fâcheuse affaire et enterrer la hache de guerre.
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