Africa-Press – Comores. Près d’un millier de personnes ont investi les rues de Mamoudzou à Mayotte pour dénoncer ce qu’ils appellent, l’inaction du gouvernement français face à la crise de l’eau qui frappent cette île. L’annonce faite par le préfet sur l’amplification des coupures d’eau, n’est pas de nature à rassurer la population malgré l’arrivée dans l’île du ministre délégué en charge des Outre-mer Philippe Vigier.
Répondant à l’appel du collectif des citoyens « Mayotte 2018 », les organisations syndicales, le groupe « Mayotte a soif », près d’un millier de personnes ont battu le pavé pour dénoncer l »‘inaction du gouvernement » français face à la pire crise de l’eau que frappe de plein fouet l’île hippocampe. Ils étaient rejoints par une soixantaine de soignants hospitaliers. Les protestataires se sont rendus devant le siège de la Maoraise des eaux. Le cortège s’est rendu par la suite à la place de la République où a lieu le rendez-vous.
L’objectif des collectifs, était d’espérer obtenir un rendez-vous avec le ministre délégué chargé des Outre-mer Philippe Vigier en visite sur l’île. Ce dernier avait reconnu mercredi dernier sur France Info que « les temps sont très durs. Deux jours sur trois sans eau, je comprends l’exaspération des Mahoraises et des Mahorais. Mais cela est le fait de tant d’années où les choses n’ont pas été faites ». Et lui d’expliquer que « cette année, il a fait très sec et que les réserves colinéaires ne sont pas disponibles ». M. Vigier qui a tenu à rappeler que « la compétence de l’eau n’est pas exercée par l’État. Elle est exercée par les collectivités locales et les élus locaux. […] Nous, nous sommes là, et on paye 100% de la facture. On vient de lancer un programme de forage à 6 millions d’euros. »
Mais les assurances des autorités françaises, et l’envoi sur l’île de plusieurs milliers de bouteilles d’eau minérale en provenance La Réunion, la crise s’accentue de jour en jour. Le préfet Thierry Suquet, ira jusqu’à appeler la population à tenir « encore six à huit semaines » difficiles durant lesquelles chacun devra « faire des efforts. Dans ses propos qui ne sont pas de nature à rassurer la population, M. Suquet annonce, « l’amplification des coupures d’eau ». Dans la grande île, les habitants sont privés deux jours sur trois depuis le 4 septembre. Pendant qu’à Mamoudzou, la capitale de l’île est rationnée de 16h à 8h pendant la semaine. 36 heures ininterrompues le week-end.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press
