Africa-Press – Comores. Depuis quelques temps, les plaintes des passagers à l’endroit de la compagnie Kenya Airways sont légion. Perte des effets personnels des clients, manque de volonté de la part des agents ou encore annulation ou retard récurrent des vols, les remarques sont nombreuses et vont en empirant.
Dimanche 05 mai, des passagers se rendent à Moroni depuis plusieurs pays. Arrivés à Nairobi, c’est la désillusion: les agents de la compagnie annoncent que « le vol est déjà plein ». « Vous allez à l’hôtel ou bien vous dormez à l’aéroport jusqu’au 07 mai », lance un agent du Transfert Desk de Kenya Airways. Sur place, la tension monte d’un cran. « Ils disent que le vol est déjà plein ! Alors pourquoi ne pas prévoir un plus grand appareil pour ramener tout le monde ? », s’emporte un des passagers. « Une compagnie de cette taille doit avoir un grand avion en mesure de faire un seul vol et ramener tout ce beau monde qui n’a rien demandé. Mais je pense que c’est un manque de volonté de leur part. Et c’est ce qu’ils font depuis des années ! ». Cet incident n’est pas un cas isolé. Au contraire.
Si ce n’est pas un plan de vol qui change subitement, ce sont des passagers laissés pour compte à l’aéroport Jomo Kenyatta International Airport (JKIA), ou encore des bagages qui disparaissent sans la moindre explication. Pour les courriers reliant Moroni au monde, la situation est de mal en pis. Un agent de l’ambassade des Comores à Madagascar en a déjà payé les frais. « J’avais une cousine qui devait rentrer à Moroni. Ses bagages étaient introuvables. Nous sommes allés voir la compagnie. Après deux mois de relance et de procédure, toujours aucune réponse à nos questions. Le comble, c’est qu’ils ont fini par nous réclamer des reçus des objets qui se trouvaient à l’intérieur des valises qu’eux-mêmes ont égaré ! », s’est-il plaint. Des témoignages similaires s’accumulent.
A tel point que les passagers s’attendent systématiquement à passer une bonne partie du transit à l’aéroport, à cause d’une énième galère, tantôt fortuite tantôt résultant du manque apparent de volonté des agents de rassurer les passagers. Pour la connexion Moroni-Nairobi-Tana, les passagers qui n’ont pas les moyens de se payer l’hôtel-car les charges sont au frais du passager-sont contraints de dormir à l’aéroport JKIA, pendant quasi 24 heures. Une situation jugée inacceptable par les passagers. « C’est vraiment contraignant. Et le plus triste dans tout ça, c’est qu’on se prépare mentalement à vivre ces conditions dès lors qu’on fait « le choix » de voler avec cette compagnie. Malgré nos plaintes, rien ne change », se plaint Gamal, un passager coincé à l’aéroport Jomo Kenyatta depuis bientôt 2 jours à cause d’un vol annulé après les intempéries annoncées.
La situation la plus désagréable selon les usagers est certainement le changement du plan de vol de dernière minute, sans la moindre explication ni message. « Ma femme était malade et nous devions nous rendre à Tana. Nous sommes arrivés à Nairobi samedi pour initialement repartir le même jour. On s’est retrouvé malgré nous, à devoir passer deux jours à Nairobi avant d’atteindre notre destination finale », a expliqué Gamal. Une situation qui se répète et qui ne semble pas préoccuper la compagnie, eu égard de l’attitude des agents que l’on rencontre sur place.
Parmi les passagers, des députés de l’Union des Comores, qui ont vécu la scène sans le moindre bronchement. « Ecoutez, nous sommes à Nairobi et là, on ne peut rien faire. Nous allons voir ce qu’on peut faire une fois à Moroni », finalement déclaré l’un d’eux. A ce rythme, si les autorités comoriennes ne réagissent pas, la compagnie Kenya Airways continuera de maltraiter les passagers comoriens sans le moindre scrupule.
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