Africa-Press – Comores. La tenue d’une deuxième session de formation consacrée à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ouverte le 15 septembre dernier à Itsandra, dépasse le simple cadre technique. Elle s’inscrit dans une volonté nationale d’éviter le retour à des dérives qui, par le passé, avaient fragilisé la réputation du pays sur la scène internationale.
C’est à l’hôtel Itsandra que l’Alliance militaire islamique pour la lutte contre le terrorisme a lancé ce lundi 15 septembre, le deuxième stage de formation spécialisée sous le thème « Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». D’emblée,le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, a rappelé que « notre pays a connu, dans son passé récent, des dérives inquiétantes, notamment à travers le secteur bancaire offshore à Anjouan ou certaines activités non régulées ». Une allusion directe aux années où les Comores avaient vu proliférer des circuits financiers opaques, utilisés pour des transactions suspectes.
Ces pratiques, aujourd’hui révolues, avaient entaché l’image du pays, attirant la méfiance des institutions financières internationales et exposant l’Union des Comores à un isolement diplomatique. La formation en cours, qui s’étale sur cinq jours, vise à doter les institutions nationales d’outils concrets pour identifier et prévenir ces menaces. Les participants, issus de différents services, sont sensibilisés à la coordination interinstitutionnelle, au rôle des cellules de renseignement financier, ainsi qu’aux obligations déclaratives. « Vous aurez l’opportunité d’approfondir vos connaissances, d’acquérir des outils concrets pour détecter, analyser et traiter les cas suspects », a insisté le directeur de cabinet, rappelant que le blanchiment et le financement du terrorisme sont des « instruments silencieux mais puissants d’instabilité ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme de la coalition islamique militaire contre le terrorisme (IMCTC), qui réunit plusieurs États autour d’une stratégie commune. Pour les Comores, il s’agit à la fois de bénéficier d’une expertise internationale et de montrer leur engagement dans la lutte contre les flux financiers illicites, dans un contexte marqué par la globalisation et la porosité des frontières. Au-delà de la formation, les enjeux sont entre autres ; la capacité des Comores à sécuriser leur système financier, à prévenir l’utilisation de leurs circuits par des réseaux criminels et à renforcer la confiance des partenaires internationaux. Comme l’a souligné un intervenant sur place, « la vigilance est notre meilleure arme pour protéger nos institutions et notre stabilité ». L’histoire récente a montré combien les dérives financières pouvaient fragiliser un petit État insulaire. En misant sur la prévention et la coopération, les Comores veulent désormais tourner la page d’un passé embarrassant et se poser en acteur responsable dans la lutte contre la criminalité financière.
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