VIH/SIDA: une Recrudescence Inquiétante

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VIH/SIDA: une Recrudescence Inquiétante
VIH/SIDA: une Recrudescence Inquiétante

Africa-Press – Comores. Le pays est confronté à une recrudescence préoccupante du VIH/SIDA. Depuis janvier, 56 nouveaux cas ont été dépistés, dépassant déjà le total de l’année précédente (36). Quatre décès ont également été enregistrés, dont un le 3 septembre, lié à un diagnostic trop tardif.

Le docteur AhmedAbdourazak, spécialiste du VIH, insiste: « La prise en charge est gratuite aux Comores, et les traitements disponibles permettent de vivre longtemps avec la maladie. » Pourtant, de nombreux jeunes hésitent encore à se faire tester, freinés par la peur, la stigmatisation ou le manque d’informations fiables. C’est dans ce contexte qu’une campagne de sensibilisation a été organisée le dimanche 14 septembre à la plage d’Itsandra par les associations Afriyan, FCAS et TAS. L’événement a rassemblé plusieurs dizaines de jeunes, venus échanger, poser des questions et, pour certains, franchir le pas du dépistage gratuit.

Les témoignages recueillis illustrent les hésitations qui traversent la jeunesse. « Je préfère ne pas me faire tester, parce que si jamais je suis positif, je n’ai pas les moyens de payer un suivi médical. Je ne veux pas vivre avec cette peur tous les jours », confie Salim Mhadji, 26 ans. À l’inverse, Amina Saïd Abdallah, 19 ans, estime qu’il vaut mieux savoir tôt: « Si je suis malade, je pourrais commencer le traitement rapidement. Attendre, c’est pire. »

Ces paroles traduisent un constat: la peur de la stigmatisation, le doute sur la gratuité des soins et la désinformation constituent encore des freins majeurs au dépistage volontaire. Depuis 1988, 374 cas de VIH ont été recensés aux Comores, dont 86 décès. Aujourd’hui, environ 130 patients sont suivis. Mais l’augmentation récente inquiète les spécialistes, qui soulignent la baisse des campagnes de proximité et les déplacements fréquents vers des pays voisins où le virus circule davantage.

L’évolution de la situation à Madagascar renforce ces inquiétudes. À Mahajanga, dans la région de Boeny, six nouveaux cas sont désormais enregistrés chaque semaine, contre un cas seulement tous les six mois auparavant. L’ONUSIDA alerte: Madagascar est aujourd’hui l’un des pays où le VIH progresse le plus vite au monde, notamment en raison de la désinformation, de la prostitution, de la consommation de drogues injectables et des rapports non protégés. Pour les Comores, l’exemple malgache est un signal d’alarme. « Le VIH n’est pas une fatalité. Avec la trithérapie et un suivi adapté, on peut vivre normalement », rappellent les médecins. Mais sans une stratégie nationale plus vigoureuse et des campagnes régulières, le risque d’accélération demeure réel.

La jeunesse, partagée entre la peur et la volonté de savoir, reste au centre de ce combat. Et l’engagement des associations comme Afriyan, FCAS et TAS, qui ont pris l’initiative d’aller vers les jeunes, montre qu’une mobilisation de terrain est possible et nécessaire.

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