Transformer les 23% du PIB en Levier de Développement

1
Transformer les 23% du PIB en Levier de Développement
Transformer les 23% du PIB en Levier de Développement

Africa-Press – Comores. Le ministère comorien de l’Économie et la Commission économique pour l’Afrique (CEA) ont lancé, ce jeudi 17 juin à Moroni, un atelier régional qui a comme but d’orienter le transfert des fonds de la diaspora vers des secteurs structurants de l’économie des pays africains.

Les transferts de fonds de la diaspora représentent 23% du PIB comorien. Un chiffre révélateur de son impact sur l’économie nationale, mais aussi du potentiel encore insuffisamment exploité. C’est dans ce contexte que le ministère de l’économie et la Commission économique pour l’Afrique (CEA) ont lancé, le 17 juin dernier à Moroni, un atelier régional autour du thème: « Renforcer le lien entre migration et développement économique en Afrique ». Dans son discours d’ouverture, M. Dhoihirdine Ahamada Bacar, secrétaire général du ministère de l’Économie, a appelé à dépasser les perceptions traditionnelles de la migration. « La diaspora africaine constitue une force vive, un acteur économique à part entière, capable de catalyser des investissements, transférer des compétences et contribuer à la résilience de nos sociétés », a-t-il déclaré. Il a insisté sur l’importance de créer des cadres stratégiques pour canaliser ces ressources vers des secteurs structurants de l’économie comorienne.

De son côté, Mme Samia Hamouda, chargée des affaires économiques à la CEA, a rappelé que plus de 100 milliards de dollars ont été transférés vers le continent africain en 2023. À cette somme s’ajoute entre 50 et 53 milliards de dollars d’épargne détenus hors du continent, qui pourraient être réorientés vers des investissements productifs en Afrique, si les conditions adéquates sont réunies. « Dans un contexte de baisse de l’aide publique au développement, les envois de fonds sont devenus l’une des sources les plus stables et résilientes de financement », a-t-elle souligné. L’atelier marque le lancement officiel du programme régional de la CEA de 2024 à 2028, déployé dans six pays pilotes, dont les Comores. L’objectif c’est d’intégrer les contributions de la diaspora dans les politiques de développement, à travers la mise en place de stratégies, la cartographie des diasporas, l’analyse des produits financiers existants, et l’identification de leviers pour orienter les fonds vers des investissements structurants énergie, agriculture, éducation etc.

Les participants ont également souligné les défis persistants dont le cadre juridique à renforcer, manque d’outils bancaires adaptés, faible attractivité pour les investissements diasporiques. Pourtant, les potentiels sont immenses. Comme l’a souligné Mme Hamouda, une partie importante de ces transferts est déjà orientée vers la consommation de base, l’éducation ou la santé, mais peut aller bien au-delà si des incitations sont mises en place. Enfin, cet événement s’inscrit dans les engagements internationaux comme les Objectifs de Développement Durable (ODD) ou le Pacte mondial sur les migrations. Il reflète une ambition partagée celui de faire de la migration non plus une contrainte mais un levier de souveraineté et de prospérité. « Je vous invite à faire preuve de vision, d’innovation et d’engagement pour que la migration devienne une véritable opportunité de développement durable pour nos pays », a conclu M. Bacar, appelant à un nouveau contrat de confiance avec la diaspora comorienne.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here