Africa-Press – Comores. L’Examen périodique universel (EPU) qui se tient tous les 4 ans est un exercice très attendu pour les 47 pays membres du Conseil des Droits de l’Homme. C’est une sorte de boussole sur la situation des Droits de l’Homme dans le monde.
En 2024, les Etats membres du Conseil des Droits de l’Homme sont attendus pour la présentation de l’Examen Périodique Universel. Lundi, le gouvernement à travers le ministère de la justice a réuni les acteurs des Droits de Homme à Mutsamudu pour la vulgarisation des recommandations issues de l’EPU 2019. Dans le résumé des débats de l’examen 2019, l’Etat comorien avait souligné que le gouvernement avait déployé des efforts pour faire des droits de l’homme une cause nationale. Pendant son exposé des motifs, le ministre de la justice Djaé Ahamada Chanfi a essayé de montrer la volonté du gouvernement d’atteindre les objectifs et les recommandations de l’EPU.
L’adoption puis la promulgation du nouveau code pénal est cité parmi les exemples par le ministre. Lors de la 41ème session du Conseil des Droits de l’Homme, l’Etat comorien avait fait de la promotion des droits des femmes l’une de ses priorités. « La constitution reconnaissait le droit des femmes d’avoir accès aux instances politiques, leur droit de représentation locale et nationale, ainsi que l’importance d’une répartition équitable entre les femmes et les hommes dans les fonctions publiques », pouvait-on lire dans le Rapport du groupe de travail sur l’EPU. Force est de constater, que si des progrès ont été constatés ici et là, les Comores sont toujours en retard sur les questions relatives aux droits des femmes. En effet, depuis 2016, il n’y a pas eu de rapport étatique sur la protection et la discrimination des femmes auprès des instances internationales des droits de l’homme.
Sur d’autres conventions la aussi, le pays cumule un certain retard. Sur les discriminations raciales, le rapport des Comores est attendu depuis 2005. Même chose sur la convention des droits des enfants, depuis le rapport de 1998, les Comores n’ont jamais soumis de rapport, autant dire une éternité. Et pourtant, les organisations de la société civile ne cessent depuis d’interpeller les différents gouvernements sur la nécessité du respect des droits de l’homme.
Dans leur rapport complémentaire, les Organisation de la Société Civile (OSC) avaient déjà soulevé le problème du déphasage entre la réalité sur le terrain et les institutions. « Les systèmes institutionnels permanents pour coordonner les engagements du gouvernement à l’égard des mécanismes internationaux ont été défaillants. Ainsi, plusieurs rapports périodiques des conventions ratifiées par le pays ne sont pas établis à temps et suivis par la CNDHL », disent-ils. Qu’à cela ne tienne, le ministre croit dur comme fer que le gouvernement est dans le droit chemin pour atteindre les 163 recommandations de l’EPU 2019. « C’est une priorité pour le gouvernement de réaliser les 163 recommandations de l’EPU », avance en substance le Garde des sceaux.
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