Africa-Press – Comores. Lors d’une cérémonie officielle tenue le samedi 15 mars dernier à Moroni, 93 journalistes ont reçu leur carte de presse, un document désormais essentiel pour attester du professionnalisme dans le secteur. La ministre de l’Information, Fatima Ahamada, a salué une avancée majeure pour la presse comorienne, tandis que les instances professionnelles insistent sur l’importance de ce sésame dans la reconnaissance et la protection des journalistes.
La professionnalisation du journalisme franchit un cap aux Comores. Sur 143 demandes déposées, seules 93 cartes de presse ont été attribuées lors de la première session d’examen, marquant ainsi une sélection rigoureuse des professionnels du secteur. Quatre dossiers ont été définitivement rejetés, tandis que sept autres ont été acceptés pour le statut de « journalistes stagiaires ». Cette initiative, portée par le ministère de l’Information et le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa), vise à renforcer la reconnaissance des journalistes et à distinguer les véritables professionnels de ceux qui exercent sans qualification. « Avec cette carte professionnelle, on sait désormais dans notre pays qui est journaliste et qui ne l’est pas », a déclaré la ministre de l’Information, Fatima Ahamada, soulignant l’importance de cette réforme.
Lors de la cérémonie, plusieurs figures du paysage médiatique comorien ont pris la parole pour rappeler les enjeux de cette avancée. Pour le président du Cnpa, Aboubakari Boina, ce document est une garantie de sérieux et de respect des principes fondamentaux du métier. « La carte de presse est un outil essentiel permettant d’identifier les journalistes professionnels et de les distinguer de ceux qui s’autoproclament journalistes sans connaître les exigences du métier, notamment en matière d’éthique et de déontologie », a-t-il précisé.
De son côté, le président du Syndicat national des journalistes comoriens (Snjc), Ahmed Bacar, a insisté sur la nécessité pour chaque journaliste d’obtenir cette carte afin de bénéficier d’une meilleure protection et d’un accès facilité aux sources d’information. « Cette carte ne doit pas être un simple document administratif, mais un véritable sésame », a-t-il affirmé, appelant les autorités à soutenir les journalistes dans l’exercice de leur mission.
Fatima Ahamada a rappelé que ce processus, initié en avril 2024 par le ministre de l’Intérieur Mahamoud Fakridine, marque une étape clé dans la réforme du secteur. « C’est un tournant décisif dans la mise en œuvre des réformes du secteur. Cette carte de presse permet désormais de remplir les conditions d’un personnel de presse reconnu », a-t-elle ajouté. Si la première session a permis de trier et de certifier les premiers journalistes professionnels, les demandes restantes seront examinées prochainement. En attendant, cette nouvelle réglementation impose désormais aux médias de veiller à ce que les postes de responsabilité soient confiés à des journalistes dûment reconnus. Avec l’attribution de ces premières cartes, la presse comorienne amorce un processus de structuration inédit, garantissant plus de rigueur et de crédibilité à la profession.
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