Africa-Press – Comores. Jamais une affaire judiciaire, de par son ampleur médiatique, n’aura fait trembler autant les milieux politiques du pays. L’affaire Bachar qui a défrayé la chronique depuis quelques semaines, n’a pas fini de révéler toutes ses ramifications. Expulsé de Tanzanie où il avait élu domicile depuis des années, Ibrahim Mpingo alias Bachar, du moins son téléphone cellulaire, continue de fournier des noms supposés être des contacts suspects, au sujet de sa deuxième inculpation après celle d’escroquerie. Politiques, militaires, religieux, hommes de lois, tout le monde passe à la trappe. La liste s’allonge chaque jour, au fil des interrogatoires.
Aucun jour ne passe sans qu’une information ne sorte sur les réseaux dans l’affaire qui tient en haleine l’opinion publique et la classe politique en particulier. S’il n’y a pas de relation dans les deux, cette affaire Bachar ressemble à s’y méprendre à l’affaire ELF en France à la fin de la décennie 1990 qui avait éclaboussé la gauche et une partie de la classe politique Française. Sur une affaire que d’aucuns ne croyaient sérieuse, le banc et l’arrière banc du microcosme politique est entrain de trembler à l’idée de voir et entendre leur nom cité dans ce qui ressemble à une toile d’araignée, ou un véritable piège qui se renferme sur des supposés complices, au fil des semaines.
Selon nos informations, plusieurs noms sont cités. On leur reprocherait d’aider Bachar en lui fournissant des informations injurieuses ou des moyens financiers sur sa deuxième inculpation après celle d’escroquerie, à savoir, celle de dénonciation calomnieuse, injures publiques et diffamation. Des noms ont été cités, et déjà une dizaine de personnes seraient convoquées dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de la république.
L’ancien ministre de l’énergie, Ali Ibouroi, un commissaire de police ou encore un officier de l’Armée nationale de développement, un chef religieux (proche d’un ministre) seraient déjà placés en détention provisoire. D’autres personnes sont dans le viseur de la justice. Le nouveau maire de la capitale, nous dit-on, devait être lui aussi attendu au bureau du juge d’instruction sur ce dossier, ainsi que deux hauts cadres du ministère des finances. L’égérie du parti présidentiel dans la capitale et Commissaire générale au plan, Najda Saïd Abdallah par la voix de son avocat, a déjà porté plainte pour diffamation et le procès devra se tenir le 5 juin prochain. Cette affaire Bachar, soulève en tous cas un véritable problème de société, celui de l’usage incontrôlé et souvent abusif des réseaux sociaux, dans un environnement juridique qui peine à imposer le respect des règles.
Source: lagazettedescomores
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