Journée mondiale de la santé mentale : « Espoir » rentre en jeu

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Journée mondiale de la santé mentale : « Espoir » rentre en jeu
Journée mondiale de la santé mentale : « Espoir » rentre en jeu

Africa-Press – Comores. En vue de soutenir et d’apporter des solutions aux personnes atteintes de santé mentale, Espoir est née. Consciente de cette lourde tache l’association va mette les bouchées doubles pour sensibiliser la population sur ces pathologies.

Comme chaque 10 octobre, le monde célèbre la journée internationale de la santé mentale. Aux Comores c’était l’opportunité pour l’association « Espoir » de faire son lancement officiel. Cet évènement a vu la présence du ministère de la santé, des psychologues, de la directrice de l’Anpi et de la société civile. Ces phénomènes sont récurrents dans le pays. Et c’est dans cette visée que l’association a été créée pour accompagner les personnes atteintes et leurs familles à faire face.

Dans son allocution, la présidente de l’association, Farah Moussa pour qui l’idée de créer cette association était la recherche d’une solution pour un ami, livre bataille face à cette réalité. « La maladie mentale fait peur, mais l’envie d’aider son prochain est plus forte que tout. C’est cette envie qui nous a poussé à surpasser cette peur pour nous attaquer frontalement au problème. Dans la compréhension africaine et comorienne plus particulièrement, un malade mental est un possédé du démon, ensorcelé … De nos jours, personne ne provoque un malade mental errant. Au contraire on s’en éloigne, on l’abandonne à son triste sort. Certaines familles, impuissantes, ne sachant pas quoi faire, préfèrent les enchaîner dans une pièce souvent sombre et insalubre où ils y resteront longtemps, parfois même jusqu’à leur mort. C’est hélas une réalité », évoque-t-elle, avant d’ajouter que « la première solution est que nous allons faire avec les moyens du bord comme on dit. D’abord sensibiliser la population sur l’existence des maladies mentales est un grand pas vers la guérison. Comprendre que les maladies invisibles existent….».

Présent, le représentant de la ministre de la santé, Nadjime-Dine Youssouf Mbechezi a rappelé qu’à l’occasion de la 72ème rencontre du comité régional des ministres de la Santé pour la région africaine de l’OMS à Lomé, Loub Yakouti Attoume a fait état de la situation actuelle du pays sur les cas de maladies mentales. Aux Comores, le premier service de prise en charge des maladies mentales a vu le jour en 2015. De janvier 2015 à octobre 2017, le psychiatre Dr Mistoihi Hassani Msoma déclare dans le journal Al-Watwan avoir consulté 659 patients parmi lesquels 225 cas de schizophrénie, 96 cas de troubles dépressifs, et 72 cas de troubles anxieux. La même année, en avril, le ministère de la santé a fait état de 11 tentatives de suicide en 2016 et près de 5% de la population comorienne souffrirait de dépression. «Ces données nous ont permis de prévoir dans le plan de construction du CHRI El-maarouf, un service dédié à la santé mentale. Dans le plan de formation et de spécialisation des ressources humaines de la santé, nous n’oublions pas le service de santé mentale. Très souvent, les grands combats de l’humanité sont déclenchés par un groupe de citoyens qui a décidé d’agir et de rassembler pour le bien commun » a-t-il confié.

L’OMS rappelle qu’en trois ans, l’impact de la covid a occasionné une hausse d’environ 25% des troubles liés à la dépression et à l’anxiété à l’échelle mondiale. Avant la pandémie, on estimait déjà à plus de 116 millions le nombre de personnes qui vivent avec des troubles mentaux dans la Région africaine. Le taux de suicide reste particulièrement préoccupant, tout comme l’augmentation exponentielle du taux de consommation et d’abus d’alcool chez les adolescents âgés d’à peine 13 ans. « En vue de relever ce défi, les États Membres doivent impérativement honorer les engagements qu’ils ont pris en août 2022 au cours de la session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique, lorsqu’ils ont approuvé le Cadre pour renforcer la mise en œuvre du Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 dans la Région africaine de l’OMS », souligne Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS. Pour mémoire, les Comores ne disposent ni de plan, ni de stratégie nationale pour la santé mentale bien que la question fait partie des préoccupations du ministère de la santé.

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