Le Covid-19 augmente le risque de syndrome de Guillain-Barré et le vaccin à ARN le fait baisser

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Le Covid-19 augmente le risque de syndrome de Guillain-Barré et le vaccin à ARN le fait baisser
Le Covid-19 augmente le risque de syndrome de Guillain-Barré et le vaccin à ARN le fait baisser

Africa-Press – Comores. Le Covid-19 peut laisser des traces dans l’organisme longtemps après son passage. En plus du risque de Covid long ou de maladie cardiovasculaires (AVC, crise cardiaque…) plus important jusqu’à un an après l’infection, une étude montre que dans les semaines qui suivent la maladie, le risque de développer un syndrome de Guillain-Barré est plus important. Mais bonne nouvelle, ce risque baisse après une vaccination contre le Covid-19.

Le syndrome de Guillain-Barré est encore mal compris. Cette maladie auto-immune survient à la suite d’une infection dans l’organisme, qui peut être gastro-intestinale ou respiratoire. Le système immunitaire attaque alors les cellules nerveuses, en commençant par causer une paralysie des extrémités (pieds et mains), avant de progresser dans les membres. S’il peut être mortel, la plupart des malades en guérissent sans séquelles importantes. Ce syndrome reste très rare, puisqu’il touche environ 20 personnes sur 1 million chaque année.

6 fois plus de risques face au Guillain-Barré

Dans ces nouveaux travaux publiés dans la revue Neurology, 3 millions de personnes sans diagnostic préalable de Guillain-Barré ont été suivies de début janvier 2021 à fin juin 2022. Parmi elles, 76 personnes ont développé ce syndrome. En croisant ces données avec une infection au SARS-CoV-2, le virus du Covid-19, ils se sont aperçus que les personnes infectées avaient six fois plus de risques d’avoir un Guillain-Barré que les autres. 12% des personnes souffrant de Guillain-Barré venaient de se faire contaminer par le Covid-19.

Pour l’instant, impossible d’établir formellement le lien entre Covid et Guillain-Barré. Mais le Covid fait partie des maladies respiratoires, dont les infections peuvent entraîner un déclenchement de Guillain-Barré. “Cette association s’explique par un phénomène appelé le mimétisme moléculaire, dans lequel il existe une similarité structurelle entre les molécules de l’organisme et une molécule étrangère. Les réponses immunitaires dirigées contre le virus du SARS-CoV-2 peuvent augmenter le risque qu’un syndrome de Guillain-Barré ne s’attaque aux composants des nerfs périphériques.”, explique le Dr Anat Arbel, du Lady Davis Carmel Medical Center à Haifa en Israel, et autrice de l’étude.

L’effet protecteur du vaccin à ARN

Plus surprenant, un deuxième volet de l’étude montre que la vaccination contre le Covid-19 fait baisser le risque de survenue d’un Guillain-Barré. Un résultat assez inattendu. On sait que dans des cas extrêmement rares, le syndrome de Guillain-Barré peut survenir après un vaccin, comme cela a été montré avec le vaccin contre la grippe H1N1, surnommée la grippe porcine, lors de la campagne de 1976. “Les médecins et les décideurs politiques ont donc porté une attention toute particulière entre le vaccin contre le Covid-19 et un risque accru de Guillain-Barré”, commentent Denis Bourdette et Elizabeth Silbermann, deux membres de l’American academy of neurology.

Cette fois, le vaccin montre un effet protecteur : les personnes s’était récemment fait vacciner avec un vaccin à ARN avaient 50% de risques en moins de contracter un Guillain-Barré. “On ne comprend pas bien comment les vaccins à ARN font baisser le risque de Guillain-Barré. Nous supposons qu’il existe une relation indirecte : le risque de Guillain-Barré baisse avec celui de se faire infecter par le Covid-19 après une vaccination. Mais aucun lien direct n’a été observé pour le moment”, commente le Dr Anat Arbel. La réaction auto-immune pourrait aussi être inhibée par des changements immunologiques dus à la vaccination.

De précédentes études ont suggéré que les vaccins contre le Covid-19 d’AstraZeneca et Johnson & Johnson étaient associés à un risque accru de syndrome de Guillain-Barré. “Ce sont deux vaccins à adénovirus, au contraire de Pfizer-BioNTech, qui est un vaccin à ARN. Il est possible que les réponses immunitaires dirigées vers le vecteur viral soient responsables de l’augmentation du risque de Guillain-Barré, en raison d’un mimétisme moléculaire. Le vaccin à ARN ne contient pas d’antigènes qui pourraient causer une réponse mimétique”, explique l’American academy of neurology. Si ces résultats sont encore fragiles, ils constituent une raison de plus de se faire vacciner contre le Covid-19 avec un vaccin à ARN.

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