Africa-Press – Comores. En cette période des vacances où les festivités culturelles et coutumières battent leur plein, les fleurs de jasmin, très sollicitées pour les colliers, sont devenues une source de revenu incontestable à Mohéli. Lors d’une danse traditionnelle « Ngoma ya gnombé », porter un collier de jasmin est devenu une obligation alors qu’il se vent à 15000 fc actuellement. Ceux qui ont cette plante à leurs domiciles et ceux qui confectionnent les colliers se frottent les mains en ce moment.
Le jasmin, cette plante dicotylédone appartenant au genre Jasminum est, avec la rose, pour ce qui est des espèces odorantes et capiteuses, une des deux fleurs reines de la parfumerie. Au marché de Fomboni, plus de 10 femmes se mettent quotidiennement à la fabrication des colliers aux fleurs de jasmin. Ces colliers sont de deux catégories. « Souradj » spécifiques aux femmes, sont faits d’un mélange de fleurs de jasmin et autres feuilles de plantes, le tout autour d’un collier importé et c’est le moins coûteux (2500 fc). Pour les hommes c’est le « moiwou » le plus souvent à 100% à base de fleurs de jasmin pour la bagatelle de 15.000 fc.
Il est porté lors des festivités traditionnelles et culturelles. L’on retrouve également ces colliers lors des cérémonies officielles ou d’un accueil spécial d’un proche, d’une autorité ou d’une star. Dans la dense « Ngoma ya gnombé » c’est devenu une obligation pour les femmes qui font honneur à leurs maris où à leurs proches. « Si un homme ne porte pas le collier de fleurs de jasmin, il se sent moins aimé ou moins apprécié par les siens » témoigne Hadidja Hamadi, une femme qui s’est spécialisée dans la vente des colliers de fleurs.
Ainsi, la fleur de jasmin constitue une source de revenus pour ceux qui en possèdent à leurs domicile, « les fleurs suffisantes pour fabriquer un collier masculin, peut coûter jusqu’à 5000 fc et celui qui les achète a l’obligation de les cueillir lui-même sur sa liane, le fabricant peut taxer jusqu’à 10.000 fc» explique une spécialiste en la matière.
Au marché de Fomboni, près de 10 femmes se mettent tous les jours à la préparation des « souradj ». « En période hors festivités on souffre car la demande est faible. Mais on en fabrique quand même. Nous n’avons pas d’autre travail que celui-ci. Dieu merci car avec ce petit métier on arrive à se payer de quoi manger » témoigne Hadidja Bedja, vendeuse de collier au marché de Fomboni. « C’est à partir du mois d’août que nous enregistrons le plus gros chiffre d’affaires. Ce n’est pas un métier facile car les fleurs de jasmin ne sont pas abondantes ainsi que les autres feuilles » précise-t-elle. Pour avoir plus de fleurs, il faut souvent se tourner vers Anjouan où cette culture est plus enracinée.
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