Africa-Press – Congo Kinshasa. L’appréciation du CDF, franc congolais, observée depuis quelques semaines en RDC, est saluée par certains agents de la Fonction publique. La baisse du taux de change CDF contre le dollar apporte un surplus sur leurs salaires. Pour eux, le panier de la ménagère connaît un impact positif. Mais pour d’autres, les prix des produits de première nécessité ne suivent pas cette tendance.
Ce lundi 20 octobre 2025, le taux de change connaît encore une légère baisse. La BCC affiche et fixe sur son compte X le taux de change à 2 164 CDF pour 1 USD. Cette appréciation du franc congolais est considérée comme une aubaine pour certains fonctionnaires, notamment dans l’armée. Un militaire du grade de lieutenant qui touche une solde de 560 000 CDF se dit satisfait de voir son salaire prendre de la valeur. « Quand le taux de change était à 2 800 CDF pour 1 USD, ma solde valait 200 USD. Mais avec le taux d’aujourd’hui, c’est l’équivalent de 259 USD. »
Des salaires qui prennent une valeur de 30 %
Certains magistrats se réjouissent également de l’appréciation du CDF. Par exemple, un magistrat qui touche 3 000 000 CDF avait l’équivalent de 1 200 USD selon l’ancien taux. Cependant, aujourd’hui, la même somme vaut 1 552 $. Avec un salaire qui prend une valeur de 30 %, ils souhaitent que la baisse du taux de change continue jusqu’à ce que leur salaire reprenne toute sa valeur.
D’autres travailleurs, comme Divine Kinama, qui sont aussi payés en francs congolais, approuvent la mesure de la Banque centrale. Cette jeune femme voit son salaire passer de l’équivalent de 80 USD à 115 USD.
« Pour nous qui touchons nos salaires en CDF, nous en tirons un profit. Si, par exemple, mon salaire me permettait d’acheter juste de la farine, du savon et de l’huile, aujourd’hui, mon salaire me permettra d’acheter aussi de la margarine ».
La crainte du lendemain
Si certains agents de la Fonction publique se félicitent, les inquiétudes persistent. Maloba Symphorien, agent de la Fonction publique, se demande si cette mesure va durer. « Notre crainte, c’est de voir demain ou après-demain le taux de change galoper jusqu’à 3 000 CDF pour 1 USD ».
Pour Maurice Mwenze, un autre fonctionnaire de l’État, la dépréciation du dollar est juste une spéculation. Certes, dit-il, le salaire du fonctionnaire de l’État prend de la valeur, mais tant que les prix de beaucoup de produits ne sont pas adaptés au taux de change actuel, rien ne va changer. Et c’est le peuple congolais qui perd son pouvoir d’achat.
Entre-temps, certains économistes pensent qu’il s’agit de mesures prises brutalement et que, scientifiquement, cela ne s’explique pas. Pour eux, il faut observer ces trois derniers mois de l’année pour voir les résultats de cette réforme.
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