La Sokimo exige la révision de son contrat avec Kibali et lui réclame 1, 14 milliard $

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La Sokimo exige la révision de son contrat avec Kibali et lui réclame 1, 14 milliard $
La Sokimo exige la révision de son contrat avec Kibali et lui réclame 1, 14 milliard $

Africa-PressCongo Kinshasa. Annie Kithima Nzuzi et Augustin Mpela, respectivement présidente du conseil d’administration et administrateur directeur général de la Société minière de Kilo-Moto (Sokimo) ont animé un point de presse aujourd’hui à Kinshasa pour fixer l’opinion sur le litige qui oppose la Sokimo à Kibali Gold.

En effet, on assiste depuis un temps à un bras de fer entre l’entreprise publique Sokimo et son partenaire Kibali. La société d’Etat réclame le paiement de plus d’un milliard de $ US. Elle a saisi la justice, il y a peu. Le tribunal de commerce de Kinshasa a ordonné la saisie conservatoire des comptes bancaires de Kibali avant de les ouvrir dans un climat de contestation.

Engagée dans une joint-venture dont elle ne détient que 10% des parts sociales tandis que Barrick Gold et Anglogold Anshanti ont chacun 45% des parts, la Sokimo ne récolte que du vent. Elle a décidé de rompre avec le silence. D’où, la ‘’frustration’’ selon Annie Kithima.

Une transaction floue

Kibali produit de l’or depuis 2014 dans la province du Haut-Uélé, territoire de Watsa. Mais, l’entreprise n’a payé ni dividendes ni royalties à la RDC. Pourtant, la Sokimo a mis à la disposition de Kibali un gisement juteux. Kibali exploite chaque année plus de 6.00.000 onces. Avec l’envolée du cours de l’or sur le marché international (1700 $ voire 2000 $), le remboursement des capitaux ne poserait aucun problème. Kibali aurait investi 2, 5 milliards de $ US. Avec son rythme de production, la PCA Kithima déclare que Kibali « a déjà empoché 6,5 milliards de de dollars américains », alors que le personnel de la Sokimo accuse 94 mois d’arriérés de salaire. Les pas-de-porte, la redevance minière, le contrat d’amodiation et les royalties n’ont jamais été payés. Le dernier paiement de Kibali date de 2013 selon Kithima.

Qu’en est-il du contrat d’assistance technique et financière ?

De la poudre aux yeux ? La Sokimo a-t-elle été roulée par Kibali ? Ce contrat prévoyait un appui technique et financière de Kibali à la Sokimo. La société publique devrait se doter d’un nouvel outil de travail, rajeunir son personnel et relancer la production. Dommage, « le népotisme » est passé par-là. Les 130 millions de $ payés par Kibali ont été mal utilisés par le gouvernement congolais dès le départ. Le contrat a accouché d’une souris. Aucune exploration n’a été faite. Aucune nouvelle usine n’a été construite.

Rapelons par ailleurs que Moto Gold avait reçu la mission de veiller sur les intérêts de Kibali. Mais sur les 244 millions de $ US payés par les partenaires majoritaires, aucun dollar n’a été encaissé par l’Etat congolais. Ce contrat n’a apporté aucun équilibre entre les partenaires.

Des négociations secrètes pour minorer les parts de l’Etat

L’acte posé par le gouvernement à travers les ministres du Portefeuille et des Mines, est inacceptable. La Sokimo avait 30% au départ. Après les négociations entre Randgold et Ashanti Gold, le gouvernement a poussé le comité de gestion de la Sokimo à vendre 20% aux partenaires majoritaires. Des interférences et des pressions politiques ont ruiné la Sokimo. Une responsable de l’Etat est devenue d’ailleurs administrateur pour le compte de l’opérateur privé. Aussi curieux que cela puisse paraître, la Sokimo n’a plus de représentant dans la joint-venture malgré ses 10 %. Etonnement.

A quand le partage des bénéfices et la distribution des dividendes ?

La Sokimo est « frustrée » par l’attitude de Kibali qui n’envisage le partage des bénéfices qu’en 2027. Entre-temps, les actions de charité sont abusivement appelées dividendes. Pour l’amodiation, Kibali a payé 68 millions $ et non 214 millions comme certaines personnes l’affirment. La Sokimo appelle le gouvernement à revoir ce partenariat qu’elle juge « déséquilibré » Face à une telle situation, peut-on envisager la rupture entre les deux partenaires ? La réponse de la Sokimo est « non » pour l’instant.

Les parlementaires et la société civile ont promis leur implication dans ce dossier afin de pousser le gouvernement à l’action. Dossier à suivre.

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