Lobbying Congolais Pour Succession De Mushikiwabo

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Lobbying Congolais Pour Succession De Mushikiwabo
Lobbying Congolais Pour Succession De Mushikiwabo

Africa-Press – Congo Kinshasa. La RDC, premier pays francophone du monde par le nombre de locuteurs, nourrit l’ambition de décrocher pour la première fois le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en 2026. À Paris, des jeunes de la diaspora congolaise ont lancé une vaste campagne de plaidoyer pour arriver à cette fin. Ils ont rencontré récemment Crispin Mbadu Phanzu, ministre congolais délégué à la Francophonie et à la diaspora, pour présenter leur démarche et obtenir l’appui du gouvernement central.

Pour ces inconditionnels, cette candidature va rendre à leur pays, la place qui lui revient naturellement dans la grande famille francophone. « La République démocratique du Congo est le plus grand pays francophone au monde, mais en 55 ans d’existence de l’OIF, elle n’a jamais occupé ce poste stratégique. Il est temps que notre pays brille sur la scène internationale », a expliqué l’un des ténors du Mouvement pour la révolution des élites (MOREL).

Loin de se limiter à une déclaration d’intention, la démarche prend déjà les contours d’un lobbying international structuré. Des correspondances officielles ont été adressées aux principales institutions de la Francophonie, mais aussi à l’Élysée (Palais présidentiel), Matignon (Primature) et le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères) en France. « Nous avons écrit à toutes les instances concernées pour les informer de notre initiative. L’idée est de signifier que la diplomatie congolaise souhaite obtenir ce poste, et qu’elle est prête à mener un plaidoyer solide auprès de tous les partenaires », commente la même source.

Le soutien de l’exécutif congolais

Du côté de Kinshasa, le message semble bien reçu. Le ministre Mbadu a salué cette initiative citoyenne, affirmant qu’elle cadre avec la vision du gouvernement de renforcer la présence diplomatique et culturelle du pays sur la scène internationale. « Le ministre partage notre vision. Nous irons plus loin, en soumettant cette idée au chef de l’État, garant de la diplomatie nationale. C’est lui, avec toute la diplomatie congolaise, qui désignera le profil capable de représenter dignement la RDC ».

Si l’enthousiasme est palpable, le défi demeure aussi le choix du candidat. La RDC, riche en talents, devra aligner une personnalité capable de rallier les soutiens nécessaires et de faire consensus au sein des 88 États et gouvernements membres de l’OIF. « Nous n’avons pas encore arrêté de nom, mais la RDC regorge de femmes et d’hommes compétents, capables d’incarner la Francophonie moderne. Nous choisirons le meilleur d’entre nous pour porter haut nos couleurs », affirment les initiateurs.

La Rwandaise Louise Mushikiwabo avait été reconduite lors du 18e sommet de la Francophonie, tenu à Djerba, en Tunisie, pour un mandat de quatre ans en novembre 2022, lequel s’achèvera en novembre 2026. Elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle prendrait sa retraite à l’issue de ce mandat. Ancienne ministre de l’Information puis des Affaires étrangères du Rwanda, de 2009 à 2018, elle dirige l’OIF depuis janvier 2019, après avoir été élue en octobre 2018.

Lors du 19e sommet, tenu les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts et Paris, le pays de Félix Tshisekedi avait exprimé son intention de succéder à la Rwandaise Mushikiwabo. Parmi les noms cités, celui de Bestine Kazadi Ditabala revenait le plus souvent, confiaient à Ouragan.cd des sources ayant participé aux travaux de Paris. Le prochain sommet de la Francophonie, le 20e, se tiendra en 2026 au Cambodge.

Prérogatives du SG de l’OIF

Sur le site de la Francophonie, il est clairement indiqué que le secrétaire général assure un lien direct entre les instances (sommet et conférence ministérielle) et le dispositif opérationnel de la Francophonie. La charte de la Francophonie le désigne comme la « clé de voûte du dispositif institutionnel de la Francophonie ». Le secrétaire général est responsable du secrétariat des sessions des instances de la Francophonie, préside le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) qu’il réunit, et siège de droit à la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF).

Il est élu pour quatre ans par les chefs d’État et de gouvernement. Son mandat peut être renouvelé sans limitation. Il dirige l’OIF dont il est le représentant légal. Il nomme l’administrateur de l’OIF qui exerce ses fonctions par délégation. L’OIF est le pivot du système multilatéral francophone, associant le pouvoir d’initiative politique du secrétaire général aux actions de coopération.

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