Africa-Press – Congo Kinshasa. La réaction du gouvernement congolais aux récentes tueries de Komanda, dans la province de l’Ituri, continue de susciter l’indignation. Parmi les voix critiques figure celle de l’ancien député national André Claudel Lubaya, qui accuse ouvertement Kinshasa d’inaction et de duplicité face à l’horreur.
Dans un message publié sur son compte X après le massacre survenu dimanche, ayant fait plus de quarante morts en une nuit, l’homme politique estime que les communiqués du gouvernement et de l’armée trahissent une « incapacité pathologique » à assurer la sécurité du territoire et à protéger les populations civiles.
« L’horreur de Komanda: même modus operandi, mêmes réactions épistolaires du pouvoir, mêmes incriminations, mêmes alibis, mêmes complices, mêmes commanditaires sévissent en province d’Ituri sous l’omerta de Kinshasa », dénonce-t-il.
Cette région se trouve dans une province sous état de siège depuis 2021, placée également sous le régime des opérations militaires conjointes FARDC-UPDF, entre les forces armées congolaises et ougandaises. Pourtant, selon lui, les massacres s’y répètent à grande échelle, sans résultats concrets sur le terrain.
« Le gouvernement se contente à chaque fois de simples communiqués jamais suivis d’effet. Plus de quarante morts en une nuit, c’est inacceptable », déplore-t-il, qualifiant cette attitude de « scandaleuse et irresponsable ».
L’ancien député rappelle que depuis 2022, plusieurs acteurs politiques et de la société civile ont appelé à la levée de l’état de siège devenu, selon lui, une « simple opération de communication ». Il souligne également l’absence de clarté sur les opérations militaires conjointes menées avec l’armée ougandaise.
Pour lui, la tragédie de Komanda place désormais les autorités congolaises « dos au mur ». « Kinshasa devra faire preuve de transparence en rendant publics ses accords militaires obscurs avec l’Ouganda, dont l’armée parade paisiblement dans l’Ituri tout en menaçant même d’envahir Kisangani », avertit André Claudel Lubaya.
Alors que l’est du pays continue de faire face à des violences récurrentes, cette nouvelle attaque remet en question l’efficacité des dispositifs sécuritaires déployés par le gouvernement depuis plusieurs années.
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