Africa-Press – Congo Kinshasa. En détention depuis plusieurs semaines, l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba a adressé une lettre au magazine Jeune Afrique dans laquelle il dénonce avec virulence la dérive du système judiciaire et les pratiques de certains collaborateurs du président Félix Tshisekedi.
Dans ce courrier transmis depuis sa cellule, le président du regroupement politique NOGEC – Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo – s’interroge sur les priorités de gouvernance en République démocratique du Congo.
« Ce procès nous a poussés à nous interroger sur la problématique des priorités de gouvernance dans notre pays, tant il a exposé la fragilité de notre système judiciaire et de la solidarité gouvernementale », écrit-il.
Mutamba s’en prend ensuite aux proches du chef de l’État, qu’il accuse de nuire à la présidence elle-même: « Le président Tshisekedi est le mal compris de ses collaborateurs censés l’aider et le protéger. En refusant de prendre des risques pour lui, ces collaborateurs combattent tous ceux qui l’aident réellement, en fabriquant des dossiers souvent faux pour les éloigner de la cour. Ils travaillent en réseaux », poursuit-il.
Il dénonce enfin ce qu’il qualifie d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques: « Loin d’être le rempart, notre justice se présente désormais comme cet instrument de règlement des comptes destiné à opprimer les faibles… ».
Ces déclarations interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par des tensions au sein de la majorité et des critiques récurrentes sur l’indépendance de la justice congolaise. Pour l’heure, les autorités n’ont pas encore réagi à cette lettre au ton particulièrement offensif.
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