Africa-Press – Congo Kinshasa. Des sources concordantes font état de la reprise des contacts entre le pouvoir de la République démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars dans le but d’une solution négociée à la crise sécuritaire qui s’enlise dans les territoires de Rutshuru, Nyaragongo et Masisi dans la province du Nord-Kivu. À cet effet, le coordonnateur national du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, Claude Ibalanky, serait mis à contribution pour des discussions secrètes auprès des leaders politiques du M23, les mêmes qu’il avait rencontrés, en Ouganda, la veille d’un mini-sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est en avril 2022 à Nairobi.
Réputé proche du Rwanda, à la suite de son mentor d’antan Fortunat Biselele, Claude Ibalanky a aussi des entrées faciles au palais présidentiel de l’Ouganda. Ce qui aurait expliqué sa mission d’échanges directs, en avril 2022, avec Bertrand Bisimwa, président du M23/aile ougandaise en offensive contre l’armée congolaise.
Reproché d’avoir signé sans mandat un document avec le M23 sous la facilitation ougandaise, Ibalanky a, malgré lui, mordu la poussière après une mise sur la sellette. Pour cause, l’ancien conseiller spécial de Félix Tshisekedi, alors président de l’UDPS, avait, dès la résurgence de ce groupe armé instrumentalisé par le Rwanda, préconisé une “solution négociée” avec le M23. Une option mise en minorité par des caciques autour du Chef de l’État.
Suite aux appels pressants des partenaires extérieurs de la RDC pour une « solution pacifique » à cette crise, indique-t-on, Félix Tshisekedi aurait de nouveau recouru aux services de Claude Ibalanky, longtemps resté discret malgré les humiliations subies du fait de ses détracteurs, après des auditions dont il avait fait l’objet à l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Le plus dur pour Claude Ibalanky sera de réussir une mission très risquée, compte tenu des opinions très négatives, parmi les populations congolaises, surtout de l’est, contre le M23, manipulé par le Rwanda et l’Ouganda, et accusé des crimes graves.
Cet “animal politique”, aux fortes assises en Afrique du Sud, dont il détient la nationalité, sait qu’il est en passe de jouer au quitte ou double. Le résultat de sa très délicate mission déterminera certainement son niveau de positionnement futur dans le précarré de Félix Tshisekedi.
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