Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a une nouvelle fois placé l’Afrique au cœur du débat mondial sur les industries créatives, en accueillant ce jeudi 26 juin, au Sofitel Hôtel Ivoire, la 3e édition du Salon International du Contenu Audiovisuel d’Abidjan (SICA). Le thème de cette édition: « Souveraineté numérique et exportation des récits: bâtir un marché audiovisuel africain compétitif et globalisé », pose les bases d’une véritable stratégie continentale pour renforcer l’influence africaine dans le secteur audiovisuel mondial.
Représentant le Premier ministre Robert Beugré Mambé, la ministre d’État Anne-Désirée Ouloto a donné le ton dès la cérémonie d’ouverture. Dans un discours énergique, elle a appelé les acteurs du secteur à unir leurs forces pour faire de l’audiovisuel africain un levier stratégique d’influence culturelle.
« C’est ensemble que nous devons accompagner la souveraineté numérique et l’exportation des récits africains. »
Elle a également réaffirmé l’ambition du gouvernement de faire de la Côte d’Ivoire une destination incontournable pour les tournages internationaux, à travers l’initiative « Côte d’Ivoire, terre de tournage ».
Le SICA 2025 a réuni plus de 300 professionnels issus de 25 pays, dans une ambiance à la fois conviviale et stratégique. Organisé par le ministère de la Communication sous l’égide du ministre Amadou Coulibaly, l’événement se positionne comme le rendez-vous annuel incontournable de l’audiovisuel francophone africain.
« Grâce à votre engagement, nous faisons du SICA un carrefour d’excellence pour le cinéma et l’audiovisuel africains », a souligné le ministre, qui a également annoncé la mise en place d’une cellule interministérielle dédiée à l’accueil des tournages internationaux.
La cérémonie a été marquée par la présence de plusieurs membres du gouvernement ivoirien, dont Françoise Remarck (Culture et Francophonie), Mamadou Touré (Jeunesse) et Siandou Fofana (Tourisme). L’événement a également accueilli Fiorentino Fernando Diaz, ministre de la Communication de Guinée-Bissau, témoignant de la portée panafricaine du salon.
Au-delà des conférences et expositions sur les dernières technologies (réalité virtuelle, intelligence artificielle, formats immersifs), le SICA a mis en lumière l’émergence des talents africains, tels que, le concours de pitch, doté de 50 millions de FCFA, a permis aux jeunes créateurs de présenter leurs projets devant des professionnels internationaux, le business Hub a favorisé des partenariats entre producteurs, diffuseurs et créateurs du Sud et du Nord et le SICA d’Or a récompensé les meilleures productions audiovisuelles locales.
Afin de rendre le salon accessible au plus grand nombre, le SICA OFF a proposé des projections gratuites en plein air dans les quartiers populaires d’Abidjan (Cocody, Abobo, Yopougon, Koumassi), illustrant la volonté de rapprocher le cinéma des populations.
Parmi les invités d’honneur figuraient des noms prestigieux de l’industrie mondiale: Larry Kasanoff (producteur de Karate Kid), Katsuhiro Arada (créateur du jeu Tekken), ou encore Alex Berger, désormais producteur installé en Côte d’Ivoire.
Aux côtés de ces figures internationales, des piliers du cinéma africain comme Abderrahmane Sissako, Danny Kouyaté ou Jacques Orji ont partagé leur vision d’un cinéma africain ambitieux, enraciné et ouvert au monde.
En citant le cinéaste Gaston Kaboré, le ministre Amadou Coulibaly a rappelé une vérité fondamentale.
« Le cinéma africain existe parce que les Africains ont des choses à dire. »
Et aujourd’hui, ces récits doivent franchir les frontières. L’Afrique ne se contente plus de se raconter à elle-même: elle revendique sa place sur les écrans du monde entier.
Avec le SICA 2025, la Côte d’Ivoire affirme sa volonté de porter le récit africain à l’échelle globale, en valorisant ses talents, ses histoires et sa créativité. L’écran devient ainsi l’un des nouveaux champs de bataille de la souveraineté africaine.
Wassimagnon
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