Du Maroc à la Côte d’Ivoire, la start-up Curacel veut traquer les fraudes à l’assurance

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Du Maroc à la Côte d’Ivoire, la start-up Curacel veut traquer les fraudes à l’assurance
Du Maroc à la Côte d’Ivoire, la start-up Curacel veut traquer les fraudes à l’assurance

Africa-PressCôte d’Ivoire. Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, Rwanda… L’assurtech nigériane compte s’appuyer sur le réseau de clients comme AXA Mansard ou Old Mutual pour accélérer sur le continent.

Au départ, la start-up nigériane Curacel, créée en 2017, avait pour objet le développement d’un système de gestion électronique des informations de santé pour les cliniques. Mais constatant l’ampleur des fraudes aux assurances, ses dirigeants ont opéré un virage stratégique, misant sur l’intelligence artificielle (IA) pour détecter ces mauvaises pratiques, un service qui a séduit des assureurs comme AXA Mansard, Liberty Health ou encore Old Mutual.

Des clients de prestige sur lesquels l’entreprise, qui travaille déjà avec plus de 800 hôpitaux au Nigeria, au Ghana et en Ouganda, compte bien s’appuyer pour se développer sur les marchés nationaux où ils ont de l’envergure.

« Le Kenya et la Côte d’Ivoire sont des priorités absolues », assure ainsi le directeur général de Curacel, Henry Mascot, qui compte sur une expansion dans pas moins de sept nouveaux marchés d’ici la fin de l’année. La Tanzanie, le Rwanda, le Sénégal et le Maroc sont sur la liste.

Intelligence artificielle

Le logiciel de l’entreprise, basé sur le cloud, utilise l’IA pour remplacer la vérification manuelle des formulaires – qui demande beaucoup de travail – par des processus automatisés. « Le fait d’être basés sur le cloud fait que l’on peut se développer partout », confie Henry Mascot à The Africa Report/Jeune Afrique.

Il s’agit notamment de repérer des demandes non valides qui peuvent être déposées par des hôpitaux partout dans le monde, précise-t-il, citant notamment les cas courants de modification légère de formulaires de demande existant et leur recyclage en tant que nouveaux formulaires, ou la création de formulaires de demande pour des personnes qui ne sont jamais allées à l’hôpital.

Certes, nuance-t-il, « seul un petit pourcentage d’hôpitaux présente des demandes frauduleuses. Mais quelques pommes pourries peuvent coûter cher à l’industrie ». Le patron de Curacel se dit convaincu qu’une meilleure détection des fraudes peut faire progresser la pénétration de l’assurance en Afrique. « Si nous pouvons réduire la fraude, les assureurs seront plus rentables et pourront proposer de meilleurs produits », explique le dirigeant.

Atlantica Ventures, Consonance et Kepple Ventures

L’entreprise travaille également sur le produit Curacel Capital, qui doit permettre aux hôpitaux d’obtenir le paiement de leurs créances plus rapidement, selon un modèle de type affacturage – avec un intermédiaire chargé de débloquer la majeure partie de la facture, puis d’en recouvrer le montant auprès des clients. Elle propose également des solutions dédiées à la couverture des assurances voyage et automobile.

Alors que l’investissement mondial dans l’assurtech s’est accéléré au cours des derniers mois – atteignant le record de 2,55 milliards de dollars au premier trimestre 2021, soit une hausse de 22 % par rapport au quatrième trimestre de 2020, selon la société de conseil américaine Willis Towers Watson – « les assureurs ont besoin de la coexpertise des jeunes générations férues de technologie, qui savent comment construire de meilleurs outils », estime Henry Mascot.

Curacel, qui prévoit de boucler au premier trimestre 2022 une levée de fonds en amorçage, compte déjà à son tour de table Atlantica Ventures, Consonance et Kepple Ventures. L’assurtech espère lever plusieurs millions de dollars, en capitaux propres ou en dettes, qui seront utilisés pour financer son ambitieuse expansion.

« Nous avons une bonne marge de manœuvre en matière de financement, c’est un marché de pionniers », assure le patron de Curacel.

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