Baudelaire Mieu – à Abidjan
Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’homme d’affaires est mort le 1er juin à Abidjan à l’âge de 62 ans. Il avait été élu en 2021 député de Séguéla, perpétuant ainsi l’héritage politique du défunt Premier ministre.
Un peu plus de quatre ans après son frère aîné, Hamed Bakayoko, Zoumana Bakayoko s’est éteint ce 1er juin, à Abidjan, dans un hôpital privé. Ces derniers mois, les apparitions publiques de l’homme d’affaires, souffrant, se faisaient rares. Il continuait d’aller et venir entre sa résidence de vacances d’Assinie (sud-est) et son domicile des Deux Plateaux, dans le centre de la capitale économique, et préparait un voyage en Afrique du Sud, où il disposait d’un solide réseau, afin d’y poursuivre ses soins.
Projet au Cameroun
Personnalité bien connue en Côte d’Ivoire, figure du business, Zoumana Bakayoko (surnommé « Zoumbak » dans le pays) avait tenté une première incursion en politique en 2011, en se faisant élire député dans le quartier du Plateau, à Abidjan. Mais il n’effectuera qu’un seul mandat à l’Assemblée nationale, de 2011 à 2016, sous la bannière du parti présidentiel, le Rassemblement des Républicains (RDR), l’ancêtre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Il avait en effet souhaité retourner pleinement à ses affaires et à sa société d’agrobusiness Agro West Africa (négoce de cacao et de noix de cajou, distribution d’engrais agricoles, agrobusiness…). En parallèle, il s’était également investi dans des projets immobiliers.
Également patron de Citrans (Compagnie ivoirienne des transports lagunaires), fondée en 2014, il avait décroché l’année suivante l’une des concessions du transport lagunaire dans le district d’Abidjan. Il voyait les choses en grand, projetant la réalisation d’un chantier naval pour 50 milliards de F CFA et la construction de 23 bateaux, avec son partenaire sud-africain Nautic. Il avait également choisi Ixxi, une filiale de la RATP française, pour son système de billetterie. Mais ce projet n’avait pas vu le jour.
Plus récemment, il prévoyait d’investir dans le port de Douala, au Cameroun, en y construisant une usine de stockage et d’engrais agricoles. « C’était un serial entrepreneur, mais ses projets ne se développaient pas toujours au rythme souhaité. Il vivait mal d’évoluer dans l’ombre de son frère cadet, qui fut au cœur de ses affaires », confie un proche de la famille Bakayoko.
Émotion au RHDP
Le décès de Zoumana Bakayoko a beaucoup ému dans les rangs du parti au pouvoir, le RHDP. Plusieurs caciques de la formation lui ont rendu hommage, lui qui avait fait son retour en politique trois mois après le décès d’Hamed Bakayoko, en 2021. Il fut désigné candidat du RHDP lors des élections législatives et élu député de la circonscription de Séguéla, le fief familial. Deux ans plus tard, en juillet, il avait par ailleurs été porté à la tête de l’Association des élus et cadres de ce département.
Mais il n’avait pas connu la même ascension que son frère cadet, lequel fut ministre de 2011 à 2020 (Intérieur, Défense), avant d’être nommé Premier ministre à la suite du décès d’Amadou Gon Coulibaly. Lui aussi mécène, il avait par ailleurs mis en place un petit fonds de soutien à la recherche à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny. Zoumana Bakayoko sera inhumé la semaine prochaine, après la célébration de l’Aïd el-Kébir.
Source: JeuneAfrique
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