Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Centre national de recherche agronomique (CNRA) a organisé jeudi 15 et vendredi 16 mai 2025 à la préfecture de Bouaké un atelier de formation des formateurs aux bonnes pratiques agricoles dans le domaine de la production de paddy et des activités post-récolte.
Cette formation s’inscrit dans le cadre de la phase II du projet de technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT II), qui vise l’augmentation de la productivité agricole à travers le déploiement à grande échelle de technologies agricoles éprouvées le long des chaînes de valeur.
Selon le chef du programme système agraire et développement durable du CNRA et coordonnateur national du projet TAAT, Dr Depieu Ernest, cette session a permis d’outiller techniquement 20 producteurs aux bonnes pratiques agricoles en matière de riziculture. L’objectif est de leur permettre de produire du riz en quantité suffisante afin de contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance en riz visée par le gouvernement à l’horizon 2030.
Ces bonnes pratiques agricoles concernent, notamment, l’application de l’engrais qui n’est pas souvent faite dans les normes recommandées par la recherche. Elles concernent également l’utilisation d’autres intrants agricoles comme les insecticides et les herbicides « Il faut vraiment former les producteurs agricoles pour qu’ils puissent arriver à mieux appliquer ces intrants. Cela permet aussi de garantir la santé des populations qui consomment les produits qui sortent des champs », a-t-il indiqué.
Il ajouté que cette formation va leur permettre, notamment, de mieux maîtriser les itinéraires techniques en matière de production de riz. « Ils sauront désormais, en matière de riziculture irriguée, par exemple, comment faire les pépinières, comment procéder au repiquage en ligne, comment faire le dosage des engrais et le choix des semences pour avoir à la fin un bon rendement », a fait savoir Dr. Depieu.
L’agro-pédologue et formateur, Dr Zadi Florent, a indiqué que l’application des bonnes pratiques agricoles permet d’améliorer les rendements. Il a précisé que le rendement national actuel du riz de plateau est de 1,5 tonne par hectare, avec un potentiel de 5 tonnes par hectare selon les nouvelles variétés. Un producteur appliquant correctement les techniques peut atteindre 3 tonnes par hectare. Pour le riz irrigué, le rendement actuel est de 3,5 tonnes par hectare, mais les variétés développées peuvent atteindre 9 tonnes, avec un rendement de 5,6 tonnes pour un producteur respectant les bonnes pratiques.
Au total, 1 500 producteurs seront formés sur l’ensemble du territoire national d’ici la fin du projet. Parmi eux, 1 000 ont déjà été formés en 2024. Ces producteurs seront chargés de relayer la formation dans leurs localités, en couvrant l’ensemble des aspects de la production rizicole.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général de la préfecture de Bouaké a indiqué que cette formation contribuait à combler les insuffisances techniques des producteurs, la culture du paddy nécessitant un savoir-faire spécifique. Il a salué la mise en œuvre du projet TAAT, qui réunit le CNRA, Africa Rice et le Centre de recherche pour le développement de l’Université Alassane Ouattara.
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