
Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’influent syndicat qui rassemble les multinationales du secteur du cacao a changé de numéro un avec la nomination récente du Français Lionel Soulard en tant que président. Depuis 2016, Mariame Françoise Koné Bédié en était la principale représentante en qualité de directrice exécutive. Mais l’épouse de Jean-Luc Bédié, fils de l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, a payé la dégradation de ses relations avec le gendarme de la filière, le Conseil café-cacao (CCC), et certaines autorités ivoiriennes sur fond de rivalités politiques.
Présidence tournante
Les tensions se sont accentuées ces dernières années à mesure que l’ancien chef d’État, toujours à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a acté sa rupture avec son allié d’hier, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), mené par le Président Alassane Ouattara, et dont Yves Brahima Koné, directeur général du CCC, est un membre influent. Lors de l’élection de 2020, ce dernier avait mené la campagne du RHDP dans la région septentrionale du Poro.
Pour éviter que la situation ne s’envenime davantage, Lionel Soulard, qui est présent en Côte d’Ivoire depuis les années 1990 et dirige les opérations du géant Cargill dans le secteur du cacao en Afrique de l’Ouest, a pris les devants en se référant à une clause déjà existante, mais jusque-là non activée, qui institue une présidence tournante à la tête du Groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire (Gepex).
Si Mariame Françoise Koné Bédié, notamment recrutée par Lionel Soulard, reste toujours directrice exécutive, c’est le patron de Cargill, qui représente désormais le syndicat dans toutes les grandes réunions de la filière cacao.
Pénurie
Le 2 février, lors de la cérémonie de distribution des cartes de producteur, Lionel Soulard a donc pris la parole à Agboville près d’Abidjan, la capitale économique, pour assurer le soutien du Gepex au programme de durabilité et de traçabilité mis en place par l’État de Côte d’Ivoire.
Le 10 février, c’est aussi lui qui a assisté au nom du syndicat à la réunion de crise au siège du Conseil café-cacao à Abidjan dans le cadre de discussions qui portaient sur la pénurie actuelle de fèves et les risques de défauts de plusieurs acteurs nationaux sur leurs contrats d’exportation. Sur ce sujet, le CCC a d’ailleurs tenu, le 20 février, à préciser qu’il n’avait pas lieu de s’alarmer et a évoqué un simple ralentissement des arrivages de cacao dans les ports ivoiriens.
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