Abdel-Latif Boureima
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Equinor a publié il y a quelques jours ses résultats financiers pour 2024. Les chiffres montrent des revenus et des marges d’exploitation substantiels, mais des bénéfices nets légèrement en baisse. De quoi motiver un réaménagement de sa stratégie.
Anders Opedal (photo ci-dessous), le PDG du norvégien Equinor actif entre autres en Algérie, en Angola, en Tanzanie et en Libye, a annoncé cette semaine que la société prévoit d’augmenter de plus de 10% de sa production de pétrole brut et de gaz naturel « entre 2024 et 2027 ». Ceci s’accompagne d’une réduction de la moitié de ses investissements dans les énergies renouvelables, qui passeront de 10 milliards USD à environ 5 milliards USD sur la même période.
La compagnie pétrolière explique ce choix par un contexte de difficultés économiques qui « ralentissent le rythme de la transition énergétique » et affectent la rentabilité de son segment renouvelable. Face à ces défis, elle préfère se recentrer sur des actifs plus rentables, notamment dans l’extraction du pétrole et du gaz.
Equinor suit ainsi la tendance de multinationales comme BP, Shell ou encore TotalEnergies, qui réévaluent leurs ambitions climatiques au profit de leur rentabilité à court et moyen terme.
Les opérations se poursuivent en Afrique
Le continent africain fait partie des premiers concernés par ces ajustements stratégiques. D’un côté, Equinor a quitté le Nigeria en décembre 2024, en vendant ses actifs pétroliers à Chappal Énergies pour un montant d’environ 1,2 milliard USD. Un retrait qui répond à une stratégie de rationalisation de son portefeuille.
La Tanzanie reste quant à elle un actif essentiel pour la compagnie, qui y développe un projet majeur de gaz naturel liquéfié (GNL) évalué à 42 milliards USD. Ralenti par des négociations complexes avec les autorités locales, ce projet pourrait, s’il se concrétise, dynamiser l’économie du pays et renforcer sa sécurité énergétique.
Equinor est par ailleurs impliqué dans un fonds de 500 millions USD aux côtés de TotalEnergies, de BP et de Shell, visant à améliorer l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne. Ainsi bien que l’entreprise norvégienne réduise son engagement dans les énergies renouvelables, elle devrait continuer à jouer un rôle dans le développement énergétique du continent, principalement via ses investissements gaziers.
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