
Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est avec un grand enthousiasme que le Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), Épiphane Zoro Ballo, a annoncé ce mardi 1er avril 2025, le lancement de l’Académie de la Bonne Gouvernance et du Leadership Anti-corruption (ABG-LAC), lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan.
Cette initiative marque une étape cruciale dans la lutte contre la corruption en Afrique, particulièrement en Afrique subsaharienne, où la corruption reste un défi majeur pour le développement économique et social.
Dans un contexte où l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International pour l’Afrique subsaharienne reste préoccupant (avec un score moyen de 33/100, et 90% des pays ayant un score inférieur à 50), l’Académie a pour objectif de devenir un centre de formation de référence dans la région, contribuant ainsi à l’amélioration des scores de gouvernance et de transparence.
Selon Épiphane Zoro Bi Ballo, la Côte d’Ivoire, bien qu’ayant un score inférieur à la moyenne, a fait des progrès notables en obtenant un score de 45/100 en 2024, progressant de 5 points et 18 places. Ce résultat est le fruit des réformes juridiques et institutionnelles entreprises pour renforcer la lutte contre la criminalité économique et promouvoir la transparence.
L’ABG-LAC se veut un instrument de renforcement des capacités dans la lutte contre la corruption, en particulier en formant des leaders et des acteurs engagés dans la promotion de la bonne gouvernance. La vision de l’académie est de « transformer les individus et les organisations d’aujourd’hui et de demain pour des sociétés plus intègres et responsables ».
Elle s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLC 2024-2028) et répond aux engagements internationaux et régionaux pris par la Côte d’Ivoire en matière de prévention et de lutte contre la corruption.
Selon Coulibaly Tiorna N’Golodin, Conseiller Technique du Président de la HABG, le programme de l’Académie comprend des formations certifiantes et qualifiantes, allant de la formation de base à des spécialisations telles que la conformité anti-corruption, les techniques d’enquêtes en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux, ainsi que la lutte contre la corruption dans la commande publique.
Ces formations sont destinées à des responsables d’institutions publiques et privées, des journalistes, des fonctionnaires, des élus et des acteurs de la société civile.
Coulibaly Tiorna N’Golodin, Conseiller Technique du Président de la HABG a indiqué que l’Académie bénéficiera d’un partenariat stratégique avec l’Académie Internationale Anti-Corruption (IACA) et d’autres experts mondiaux reconnus dans le domaine de la lutte contre la corruption.
Cette collaboration permettra de proposer des programmes de formation de qualité, assurés par des formateurs internationaux et nationaux, et d’établir un réseau solide de professionnels engagés dans la lutte contre la corruption.
« Le lancement de l’Académie sera marqué par une conférence internationale qui se tiendra les 24 et 25 avril 2025, à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro », a-t-il ajouté.
La conférence, placée sous le haut patronage du Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et du Vice-Président, Tiémoko Meyliet Koné, abordera le thème « Lutte contre la corruption: les enjeux de la formation et de l’action collective ».
Elle comprendra une leçon inaugurale donnée par Slagjana Taseva, Doyenne et Secrétaire exécutive de l’IACA, ainsi que plusieurs panels de haut niveau réunissant des ministres et des experts internationaux.
Le Conseiller Technique du Président de la HABG a souligné que la première session de formation de l’Académie se déroulera du 26 au 30 avril 2025 et bénéficiera de la participation de 100 auditeurs, principalement des fonctionnaires ivoiriens et des représentants des pays de la CEDEAO et de l’AES.
« Cette formation sera suivie d’une deuxième vague en juin 2025, visant à former 200 autres auditeurs. Les formations porteront sur des thématiques telles que la lutte contre les risques de corruption dans le secteur public, les dilemmes éthiques, l’intégrité organisationnelle, et les mécanismes de signalement et de dénonciation », a-t-il insisté.
Le coût de chaque programme de formation de courte durée s’élève à 1.200.000 F CFA (environ 1.830 euros) par personne, ce qui inclut un enseignement de qualité dispensé par des experts locaux et internationaux.
Lors de la conférence, Épiphane Zoro Bi Ballo a exprimé sa gratitude envers les partenaires qui soutiennent cette initiative, notamment Anne Oulotto, ministre d’Etat en charge de la Fonction publique, ainsi que le projet d’Amélioration de la Gouvernance pour la Délivrance des Services de base aux citoyens (PAGDS).
Il a également salué le rôle des médias dans la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance, soulignant l’importance de la collaboration entre les acteurs publics, privés, et de la société civile pour bâtir un avenir plus juste et prospère.
Avec la mise en place de l’Académie de la Bonne Gouvernance et du Leadership Anti-Corruption, la Côte d’Ivoire s’engage pleinement dans la lutte contre la corruption, avec des répercussions positives attendues non seulement pour le pays, mais aussi pour les nations voisines en Afrique de l’Ouest. Grâce à une approche collaborative et une formation de qualité, l’Académie pourrait bien devenir un modèle à suivre pour d’autres pays du continent.
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