Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie vient de franchir un cap décisif dans la lutte contre l’orpaillage illégal. À l’occasion d’une cérémonie organisée à l’hôtel Président de Yamoussoukro, 30 drones de surveillance de haute technologie ont été officiellement remis aux Directions régionales et départementales des Mines et de la Géologie.
Ces équipements de pointe, principalement des DJI Mavic 3 Enterprise, viennent considérablement renforcer les capacités opérationnelles du ministère sur le terrain. Conçus pour répondre aux exigences des missions de surveillance minière, ces drones sont dotés, d’une caméra haute définition avec capteur CMOS 4/3, d’un zoom hybride 56x, d’un système de géolocalisation RTK ultra-précis, d’une autonomie de vol de 45 minutes et d’un système d’évitement d’obstacles et de transmission longue portée jusqu’à 8 kilomètres.
Ces caractéristiques permettront aux agents des DR et DD de surveiller efficacement les sites miniers, y compris dans les zones reculées ou difficiles d’accès, de détecter plus rapidement les exploitations clandestines, et de produire des cartographies précises en 2D et 3D.
« Ces drones vont véritablement transformer notre manière de travailler. Grâce à votre leadership, Monsieur le Ministre, nos directions sont aujourd’hui mieux outillées pour agir efficacement », a salué Kouadio Kouamé Parfait, directeur régional des Mines de Soubré, au nom de ses collègues.
La remise de ces équipements technologiques s’inscrit dans un programme plus global de réforme du secteur minier ivoirien. En marge de la cérémonie, le ministère a signé un Mémorandum d’Entente (MoU) dans le cadre de l’Initiative Multipartite pour le Développement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (IMDE).
Ce programme ambitieux, soutenu par la Banque mondiale et le Conseil mondial de l’or (World Gold Council), vise à formaliser, sécuriser et professionnaliser l’orpaillage artisanal, un secteur à la fois vital pour près de 500 000 personnes, mais miné par l’informalité, les risques environnementaux et le trafic illicite.
« En 2022, plus de 40 tonnes d’or ont quitté la Côte d’Ivoire de manière illicite, représentant une perte de plus de 2 milliards de dollars pour le pays », a rappelé Kwawu Mensa Gaba, représentant de la Banque mondiale.
Le MoU réunit plusieurs acteurs majeurs du secteur, notamment les entreprises Endeavour Mining, Perseus Mining, ainsi que le Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI).
L’objectif est triple, créer des partenariats structurés entre autorités, industriels et orpailleurs artisanaux, mettre en place des mines modèles, responsables et traçables, créer une plateforme nationale de gouvernance, de dialogue et de partage d’expertise.
Le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly a exprimé sa détermination à faire de la Côte d’Ivoire un modèle régional en matière de gestion de l’exploitation minière artisanale.
« Nous voulons une exploitation légale, sûre, équitable et créatrice d’opportunités. Il est temps de mettre fin à la chaîne illicite qui va du paysan cédant sa terre sans autorisation jusqu’à l’acheteur étranger installé au Moyen-Orient ou en Asie », a-t-il dénoncé.
Le ministre a également annoncé des discussions avancées avec des raffineries accréditées pour assurer une traçabilité rigoureuse de l’or ivoirien, conformément aux standards internationaux.
Avec un cadre de gouvernance renforcé, des investissements dans la technologie, et la volonté politique de structurer le secteur, la Côte d’Ivoire entend devenir, d’ici 10 ans, le premier producteur d’or en Afrique.
Cette stratégie repose sur trois piliers fondamentaux, l’intégration technologique, notamment par l’usage des drones et de la cartographie numérique, la responsabilité environnementale, pour limiter l’impact de l’activité sur les écosystèmes et la valorisation équitable des ressources, au bénéfice des communautés locales.
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