Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire franchit une étape décisive dans sa lutte contre le paludisme avec le lancement officiel de la mise à l’échelle de l’introduction du vaccin antipaludique R21/Matrix-M dans le cadre du Programme élargi de vaccination (PEV) de routine.
La cérémonie s’est tenue ce lundi à N’Zianouan, localité du département de Tiassalé, en présence du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre N’Gou Dimba, de représentants des partenaires techniques et financiers, ainsi que des autorités locales.
Dans un discours empreint d’émotion et de détermination, le ministre Pierre N’Gou Dimba a rappelé que le paludisme demeure l’un des principaux défis sanitaires en Côte d’Ivoire, avec plus de 4,43 millions de cas enregistrés en 2024 et une incidence hospitalière de 30 %. Les enfants de moins de 5 ans restent les plus vulnérables, avec une incidence trois fois plus élevée, atteignant jusqu’à 700 cas pour 1 000 enfants.
« Aujourd’hui marque une étape cruciale dans notre lutte contre le paludisme », a déclaré le ministre. « Notre objectif est de vacciner plus de 250 000 enfants âgés de 0 à 23 mois à travers le pays. »
Introduit en juillet 2024 dans 38 districts sanitaires, le vaccin antipaludique R21/Matrix-M a déjà permis l’administration de plus de 600 000 doses. Fort de ce succès, le gouvernement lance désormais sa généralisation à 115 nouveaux districts sanitaires, couvrant ainsi l’ensemble du territoire national.
Ce vaccin, administré en quatre doses (à 6, 8, 9 et 15 mois), constitue un atout majeur dans la réduction des formes graves de paludisme et de la mortalité infantile. Il sera délivré gratuitement dans les 3 500 sites de vaccination et centres de santé publics du pays.
« Ce vaccin doit être administré gratuitement. Suivez mon regard. », a insisté le ministre, appelant à la vigilance face à toute tentative de monétisation illicite de ce service essentiel.
Pierre N’Gou Dimba a souligné la complémentarité entre la vaccination et d’autres actions de santé publique, telles que la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées, la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans atteints de paludisme, ainsi que la supplémentation en vitamine A, un élément clé dans le renforcement du système immunitaire des enfants.
Le ministre a également alerté sur la recrudescence de la dengue, désormais endémique, en insistant sur la disponibilité des tests gratuits dans les établissements sanitaires publics et privés.
« L’élimination du paludisme est un combat collectif qui nécessite l’engagement de chacun. J’en appelle à une mobilisation nationale constante et déterminée. »
Il a conclu son intervention par un appel fort à la responsabilité citoyenne, exhortant les populations à maintenir un environnement propre, à dormir sous moustiquaire, et à se faire dépister dès l’apparition des premiers symptômes. Il a également salué le travail des agents de santé, rappelant que leur mission est essentielle à la réussite de cette campagne.
« La vaccination contre le paludisme est une avancée majeure. Ensemble, poursuivons nos efforts pour bâtir une Côte d’Ivoire où chaque enfant a le droit de grandir en bonne santé. »
Présent à la cérémonie, Lucien Manga, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’est félicité du leadership ivoirien:
« L’introduction d’un nouveau vaccin est un processus complexe. La Côte d’Ivoire montre une fois de plus sa détermination à protéger ses populations, et nous lui réitérons notre soutien total. »
Du côté des communautés, Allangba Toto Kra Adèle, porte-parole du village de N’Zianouan, a exprimé la fierté de voir leur localité choisie comme lieu du lancement de cette initiative nationale:
« Ce lancement est une marque d’honneur pour notre village. Nous espérons qu’avec votre soutien, notre centre de santé pourra devenir un hôpital général. »
Avec ce lancement à N’Zianouan, la Côte d’Ivoire confirme son engagement à faire du paludisme un fléau du passé, tout en intégrant des solutions innovantes, durables et inclusives dans son système de santé.
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