Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le projet ? La plus grande école de cinéma d’Afrique de l’Ouest et des studios logés au sein d’Eko Atlantic City, également connu sous le nom de « Lagos Beverly Hills ». Tout en lorgnant d’autres projets dans l’industrie créative, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a octroyé une facilité de crédit de 145 millions de dollars (141 millions d’euros) en faveur de Silverbird Group pour développer son projet de domaine des arts créatifs africain à Lagos, qui doit commencer à voir le jour d’ici deux ans.
Cet investissement servira de catalyseur pour récolter les 20 milliards de dollars potentiels que l’économie artistique africaine devrait générer, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Créer des infrastructures
Le président d’Afreximbank, Benedict Oramah, a déclaré à The Africa Report / Jeune Afrique que la banque se concentrait sur la création d’une infrastructure solide pour soutenir la croissance de cette industrie largement inexploitée.
« Afreximbank défend l’industrie des arts créatifs et a engagé 500 millions de dollars pour soutenir les créateurs. Nous produisons ici l’infrastructure nécessaire au secteur de la création », a-t-il poursuivi à propos de l’enveloppe accordée au projet lors de l’Africa Investment Forum organisé par la BAD à Abidjan, début novembre.
Dans le détail, les studios et l’académie cinématographique Ben Murray-Bruce (BMB) – du nom du promoteur du projet et président de Silverbird Group – seront situés sur un terrain de 32 725 mètres carrés. Les studios comprendront deux plateaux sonores, un centre numérique avec des studios de musique et de diffusion, des baies de montage, des salles de projection, un studio de tournage, des bureaux de production et une académie de création. La METFilm School de Londres apportera son soutien au fonctionnement de la nouvelle école de cinéma.
Lutter contre le chômage
Le continent doit créer au moins un million d’emplois par mois pour s’attaquer au problème croissant du chômage, en particulier chez les jeunes. Or l’industrie créative a été identifiée comme un secteur à fort potentiel de génération d’emplois, mais les investissements restent faibles par rapport à ceux effectués dans d’autres domaines essentiels comme l’agriculture.
« Nous ne voyons pas de norme Nollywood ou Bollywood, nous connaissons une norme mondiale. Lorsque nous faisons des films avec les bonnes normes, nous pouvons générer les bons revenus, créer des emplois et sortir les gens de la pauvreté, c’est notre véritable objectif », a déclaré Murray-Bruce.
Et d’ajouter qu’en raison de l’abondance de talents et de scénarios à tourner, le soutien d’Afreximbank permettra aux acteurs créatifs de disposer de compétences techniques et d’installations de classe mondiale afin d’améliorer la qualité de leurs productions.
Creative Africa Nexus
« En Afrique, le défi n’a jamais porté sur le talent. La différence entre un film produit ici et un à Los Angeles, c’est la qualité, pas la narration, pas le casting… Nous créons une véritable plateforme mondiale pour l’excellence dans la réalisation de films, la narration et le développement professionnel, » ponctue notre interlocuteur.
Le projet doit permettre de donner une impulsion majeure aux industries du cinéma et de la télévision en Afrique et d’attirer des productions internationales de grande envergure sur le continent. Il doit également faciliter la création d’un pôle de créativité censé séduire des entreprises et des talents travaillant dans des secteurs similaires et connexes – cinématographie, réalisation de films, jeux, musique, techniques de postproduction, écriture de scénarios, effets spéciaux (VFX) et animation.
Selon Benedict Oramah, Afreximbank exploitera l’économie créative de l’Afrique en aidant, via une nouvelle initiative nommée Creative Africa Nexus, les acteurs, innovateurs numériques et experts de la mode, du cinéma et de la musique à monétiser leur contenu.
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