Candidature rejetée au PDCI, Guikahué comprend amèrement qu’il n’est pas baoulé et parle d’implosion du parti

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Candidature rejetée au PDCI, Guikahué comprend amèrement qu'il n'est pas baoulé et parle d'implosion du parti
Candidature rejetée au PDCI, Guikahué comprend amèrement qu'il n'est pas baoulé et parle d'implosion du parti

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Écarté de la course à la présidence du PDCI-RDA, Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du parti septuagénaire, s’est officiellement prononcé, ce lundi 11 décembre 2023, sur le rejet de sa candidature. Face à la presse, celui que les militants appellent affectueusement le Capitaine courage, est revenu dans les moindres détails sur les vraies raisons qui, selon lui, ont poussé le comité électoral à invalider son dossier de candidature.

Pour Maurice Kakou Guikahué, l’argument du contrôle judiciaire brandi par Émile Constant Bombet et Jean Gervais Kacou pour le mettre hors course, n’est rien d’autre qu’un alibi, un prétexte.

“Je voudrais vous dire, que je savais que j’étais sous contrôle judiciaire et je vous ai demandé de cheminer avec moi pour la présidence du PDCI- RDA, car les Institutions de notre pays, en l’occurrence la Commission chargée des élections ainsi que le Conseil Constitutionnel, juge de l’élection présidentielle et des élections législatives, ont démontré en mars 2021 que le contrôle judiciaire dont je faisais l’objet ne pouvait pas m’empêcher de briguer un poste d’élu de la Nation. J’ai été effectivement élu, Député de Gagnoa sous-préfecture et je suis actuellement vice-président de l’Assemblée nationale”, a expliqué Maurice Kakou Guikahué.

Celui qui est accusé d’avoir conseillé Bédié de quitter le RHDP s’explique, dès lors, difficilement le fait qu’il ait pu participer à des élections au plan national en étant sous contrôle judiciaire, et qu’il ne puisse pas le faire pour l’élection de son parti politique.

“J’étais loin de m’imaginer, mais pas du tout alors, en tant que militant formé depuis sa tendre enfance aux idéaux du Parti, notamment de solidarité et de reconnaissance, que des dirigeants de mon Parti, pourraient brandir contre moi une situation qui aurait été, dans tout autre Parti politique, un élément de discrimination positive en ma faveur par rapport à tous les autres candidats. J’ai fait la prison politique pour le PDCI- RDA. J’ai fait la prison pour le Président Henri Konan BEDIE”, a-t-il dénoncé.

Maurice Kakou Guikahué a fait savoir que s’il a pu être mis sous contrôle judiciaire par les autorités de l’État, c’est bien à cause de son dévouement, son abnégation, et l’amour inébranlable qu’il porte pour le PDCI-RDA, dont il s’est saigné et continue de se battre pour la survie. Comment comprendre, alors, que pour un tel sacrifice pour le parti, il puisse être sanctionné ?

” Le contrôle judiciaire du 18 janvier 2021, allégué comme motif exclusif du rejet de ma candidature, est consécutif à mon arrestation en la résidence du Président Henri Konan Bédié, suite aux événements post crise électorale d’octobre 2020. Le contrôle judiciaire qui n’est pas une décision de condamnation qui impacte les droits civiques et politiques est donc sans incidence sur le casier judiciaire de l’individu comme l’atteste le casier judiciaire vierge que j’ai produit à mon dossier de candidature qui montre que je ne suis pas privé de mes droits civiques et politiques. Je n’étais pas sous contrôle judiciaire pour des faits de droit commun. J’estime en définitive que le Comité Électoral du PDCI-RDA m’a sanctionné pour mon engagement et mon zèle à la cause du PDCI-RDA. Là où les Institutions de la République m’ont qualifié, des responsables de mon Parti m’ont disqualifié. Chacun et chacune de nous doit alors comprendre que les raisons de l’invalidation de ma candidature par le Comité Electoral, sont à rechercher ailleurs. Enfin, je note que ce manque flagrant de solidarité est un mauvais signal envoyé aux militants et militantes intrépides et de conviction de notre Parti”, a-t-il relevé la mort dans l’âme.

D’ailleurs, le motif du contrôle judiciaire, pour lequel il a été écarté, ne saurait désormais tenir.

“Au demeurant, à la suite d’une requête introduite par mon conseil juridique auprès de la juridiction de céans, le 16 octobre 2023, la mesure d’astreinte au contrôle judiciaire a été levée le jeudi 7 décembre 2023. En tout état de cause, je prends acte de la décision injuste de rejet de ma candidature, à l’élection du Président du PDCI-RDA, par le Comité Électoral, tel que déjà signifié dans la déclaration de presse de mon Porte-Parole”, a ajouté le Secrétaire exécutif du PDCI-RDA.

Maurice Kakou Guikahué par la suite, est revenu sur les convictions profondes qui l’ont emmené à militer au PDCI-RDA et ce que cet engagement lui a coûté à un moment donné de sa vie politique.

“Mon engagement au PDCI-RDA n’a pas été conjoncturel, il est structurel et j’ai été pendant quatre années, de 1979 à 1983, Président national du Mouvement des Étudiants et Élèves de Côte d’Ivoire (M E E CI), section particulière et pépinière du PDCI-RDA. Pour mon engagement, j’ai subi au plan local des souffrances morales et matérielles. À l’occasion du boycott actif de 1995, ma voiture a été incendiée. En 2000, ma résidence à Gagnoa a été incendiée. Mais cela n’a pas entamé ma conviction et mon engagement pour la cause du PDCI-RDA. En 2000, j’avais toutes les raisons comme bien de cadres de ma région de suivre le Président Laurent GBAGBO par solidarité ethnique et ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. En 2018, j’ai mené avec d’autres frères du Parti, le combat de la non-dissolution du PDCI-RDA, dans le cadre du Parti Unifié RHDP. J’ai pris toutes ces décisions par conviction et pour respecter le testament politique légué par Félix HOUPHOUET- BOIGNY. Qui plus est, j’ai gravi tous les échelons au Parti. Je suis membre du Secrétariat du Parti depuis 32 ans et Chef de ce Secrétariat depuis 10 ans. Je refuse de servir de bouc émissaire à certaines personnes de notre Parti qui veulent me faire payer pour les frustrations dont ils auraient été l’objet durant leur carrière au PDCI-RDA” a-t-il relaté.

Même si certains affirment qu’il est en discussion avec le RHDP, malgré cette exclusion, Guikahué explique ne pas vouloir rompre avec le PDCI-RDA.

“Je voudrais rassurer tous les militants et toutes les militantes, que le Guikahué- Capitaine-courage qu’ils ont connu hier, est le même Guikahué, même s’il n’est pas Président du PDCI-RDA, aujourd’hui. Je reste et demeure PDCI-RDA. C’est pourquoi, je voudrais ici et maintenant inviter tous les militants et toutes militantes qui se retrouvent dans ma vision d’un PDCI- RDA fort, conquérant, autonome et indépendant des individus et de l’exercice du Pouvoir d’Etat, à ne céder ni à la déception ni à la provocation et de savoir raison garder. Le chemin est encore long. En mémoire des Présidents Félix HOUPHOUET- BOIGNY et Henri Konan BEDIE et pour les sacrifices que j’ai consentis pour le Parti depuis bientôt 50 années, je ne saisirai pas la justice pour l’injustice qui m’est faite. Ceux qui veulent diviser le PDCI-RDA ne passeront pas par moi. Le PDCI-RDA est un Parti essentiel pour l’équilibre politique de la Côte d’Ivoire. Le PDCI-RDA est l’âme de la Côte d’Ivoire. Le PDCI-RDA ne doit pas disparaître. Le PDCI-RDA doit être protégé. Le PDCI-RDA véhicule des valeurs de Dialogue, de tolérance et de Paix qui sont éternelles. Mais pour ce faire, nous devons quitter les marécages des relents ethniques, de la jalousie, de la méchanceté, de la haine et du manque de solidarité pour gagner les berges de l’humanisme, de la fraternité, de la solidarité, du respect de l’autre et de la reconnaissance. Je prends acte de l’élimination injuste de ma candidature à l’élection du 16 décembre 2023. Malgré cette décision arbitraire, je ne saisirai pas la justice contre le PDCI-RDA. Je reste et demeure PDCI-RDA L’implosion du PDCI-RDA ne passera pas par moi ! Dieu est Amour !”, a conclu, sous un air de pardon, Maurice Kakou Guikahué.

Outre le spectacle d’un possible simulacre d’élection, pour rappel, la vielle base du PDCI s’est organisée pour conduire le franco-ivoirien Thiam, de retour après plus de 20 ans d’absence, à la tête du Parti.

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