
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Vendredi, depuis Pretoria, balayant d’un trait les accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat de Bamako, Alassane Ouattara attendait une clarification de l’ONU dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet dernier au Mali alors qu’ils effectuaient une relève dans le cadre d’une mission internationale en bon et due forme.
Le même jour, à travers une correspondance avec le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, dont KOACI a eu copie, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) confirmait que le contingent ivoirien avait été bel et bien déployé dans le cadre d’une mission de relève militaire tout en confessant des dysfonctionnements, sans nul doute à l’origine de la réaction des autorités maliennes qui iront jusqu’à les suspecter d’atteinte à la sureté de l’État avant de les arrêter et les remettre à la justice.
Le document de la Minusma
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« Les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour « assurer la sécurité à la base des NSE (Éléments Nationaux de Soutien, ndlr) allemands » dans cette même localité, au lieu de Tombouctou »où est basé le contingent ivoirien de la MINUSMA. », clarifie la MINUSMA sur les liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens arrivés à Bamako le 10 juillet 2022, Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la MINUSMA
La MINUSMA note également que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour « assurer la sécurité à la base des NSE allemands » dans cette même localité, au lieu de Tombouctou où est basé le contingent ivoirien de la MINUSMA et confesse qu’ « il apparait que certaines procédures n’ont pas été suivies et la Mission s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir. »
En ce sens, au sujet de la relation contractuelle, sous-contractuelle entre le contingent allemand et des tiers, la MINUSMA annonce n’avoir « pas connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE » et explique que « des mesures ont déjà été prises pour renforcer la gestion des NSE. »
Au sujet du nombre de NSE présents à la MINUSMA et leur de déploiement, nous relevons du document que « Les politiques des Nations Unies autorisent les pays contributeurs de troupes et de police à déployer des éléments nationaux de soutien pour fournir des services à leurs contingents, à titre national. Chaque contingent a la responsabilité d’informer la MINUSMA, tous les mois, du nombre de ses éléments nationaux de soutien déployés. Selon les déclarations des contingents, au mois de juin 2022, le nombre total de NSE au Mali s’élève à 609, y compris 471 soutenant le contingent allemand. 33 Bangladais, 7 Cambodgiens, 5 Tchadiens, 60 Britanniques, 4 Sri Lankais, et 29 suédois. »
Toujours au sujet des dysfonctionnements, la MINUSMA annonce ne pas avoir été informée de la présence et du nombre de NSE de la Côte d’Ivoire, mais, en recoupant des documents internes, la MINUSMA estime que le détachement ivoirien s’élève à 50 hommes et femmes.
Enfin, la MINUSMA informe les autorités maliennes « avoir initié un recensement des NSE dans tous ses contingents, afin d’obtenir des chiffres exacts. La Mission partagera les conclusions de ses vérifications une fois qu’elles seront établies. »
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