Ex-opposant Demande Pardon à Ouattara pour 2025

3
Ex-opposant Demande Pardon à Ouattara pour 2025
Ex-opposant Demande Pardon à Ouattara pour 2025

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans une salle surchauffée par l’enthousiasme de partisans et de jeunes curieux, Luc Armand Bonnahin, jeune leader de 36 ans originaire de Duékoué, a officiellement lancé le Mouvement En Marche Côte d’Ivoire (EMCI).

Un mouvement politique de plus, qui, selon ses mots, prône « la paix, l’unité, la réconciliation, mais surtout l’action ».

Dans la foulée, il a annoncé sa candidature à la candidature pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 même si tout indique qu’inconnu qu’il est sur la scène politique, qu’il ne pourra passer l’étape des parrainages et du Conseil constitutionnel. Il n’est néanmoins pas le seul à profiter de la présidentielle à venir pour faire parler de lui.

Mais avant de dérouler sa vision, d’entrée de jeu, Luc Armand Bonnahin a surpris en présentant publiquement ses excuses au président Alassane Ouattara. Une repentance sans détours.

« Je vous demande pardon, Monsieur le Président, pour vous avoir combattu, pour vous avoir sous-estimé, pour avoir relayé des propos injurieux contre vous, notamment à Guiglo en 2010. Je le regrette profondément. »

Ce virage à 180 degrés, il l’explique par une prise de conscience tardive, mais sincère.

« Avec le recul, je me rends compte que vous êtes entré dans l’histoire de la Côte d’Ivoire comme l’un de ses plus grands bâtisseurs, aux côtés du président Houphouët-Boigny. »

Bonnahin déroule alors un chapelet de réalisations du régime Ouattara qu’il dit désormais vouloir prolonger et amplifier: infrastructures routières, accès à l’eau potable, électrification rurale, réhabilitation des hôpitaux et des universités, sécurité nationale, stabilité économique…

« Nous sommes la relève qu’il a formée. »

C’est fort de cette nouvelle posture que le jeune informaticien de formation assume son ambition: « Nous sommes les graines qu’il a semées. Nous sommes la jeunesse formée à l’école de son expérience. »

Et d’ajouter, avec un aplomb qui a surpris même les plus sceptiques: « Je suis candidat à la présidentielle de 2025. Pas contre le président Ouattara, mais avec lui. S’il décide de se présenter, nous le soutiendrons. Mais s’il choisit de se retirer, nous serons prêts. »

Provocation ou audace? À cette question, posée par un journaliste lors des échanges avec la presse, Bonnahin répond sans détour: « Ce n’est pas une provocation. Il nous a dit qu’il avait formé une demi-douzaine de jeunes pour diriger la Côte d’Ivoire demain. Eh bien, je suis l’un d’eux. Et nous devons prouver que nous avons retenu la leçon ».

Son programme de société, esquissé à grands traits, repose sur deux axes majeurs, le transfert effectif de la capitale à Yamoussoukro, la construction d’un TGV reliant Abidjan à Yamoussoukro, pour désengorger la capitale économique et impulser le développement de l’intérieur du pays.

À ceux qui doutent de sa capacité à surmonter les contraintes logistiques et financières (notamment le parrainage citoyen et la caution électorale), il répond dans un style imagé.

« Quand le margouillat décide de se coudre un pantalon, c’est qu’il sait où mettre sa queue. Nous savons ce que nous faisons. »

Il affirme même avoir déjà amorcé le travail de terrain pour réunir les parrainages requis: « Dans le Cavally, c’est déjà bouclé. Nous avançons méthodiquement dans le Sud et les autres régions. »

Luc Armand Bonnahin promet une politique apaisée, débarrassée des clivages et de la violence verbale:

« Nous ne voulons plus d’une politique d’animosité. Ce que nous proposons, c’est une alternative jeune, dynamique, rassembleuse. »

Il revendique un engagement résolument progressiste, inclusif et ouvert à toutes les couches sociales et communautés, y compris les étrangers: « Nous croyons à la richesse qu’ils apportent à la nation. La Côte d’Ivoire de demain ne se construira pas dans l’exclusion. »

Dans une ambiance galvanisante, le président de l’EMCI a quitté la salle sous une salve d’applaudissements et des slogans de soutien: « Bonnahin Président ! EMCI pour la paix ! » Une jeunesse conquise voyait déjà en lui le visage du changement, sans reniement mais avec courage.

La course à 2025 s’annonce décidément pleine de surprises. Et Luc Armand Bonnahin entend bien y jouer sa partition.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here