Africa-Press – Côte d’Ivoire. Pour une autre couche, c’en est une après la démonstration de force du Front Commun, PPA-CI et PDCI-RDA, du samedi 09 Août 2025, lors d’une marche qui a drainé plusieurs milliers de leurs militants dans la commune de Yopougon à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire, PPA-CI, dirigé par l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo dans le cadre de sa tournée dite « Côcôcô c’est Gbagbo » a déposé ses valises dans cette même commune de Yopougon, connue pour être l’un de ses bastions. Laurent Gbagbo très en verbe à un peu plus de deux (2) mois de la présidentielle du 25 Octobre 2025 se veut plus catégorique que jamais face aux ambitions du Président Alassane Ouattara de briguer « un quatrième mandat ».
La place Ficgayo de Yopougon, Abidjan était pleine de monde le samedi 16 Août 2025 à l’appel du PPA-CI de l’ancien président Laurent Gbagbo. Mais dès sa prise de parole, l’ex-chef de l’Etat soulève « un petit problème »: « Je n’ai pas aimé quand vous avez chanté que vous alliez installer Gbagbo au pouvoir et que le petit Mossi aille chez lui. Mais non !
Chers amis ne répétez pas ça, ne répétez plus ça (…) Parce qu’il y a beaucoup de pays qui nous ont aidés. Lorsqu’on m’a arrêté, il y a beaucoup de nos amis qui sont allés en exil au Ghana, au Libéria, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin, et même en France. Donc cela ne ressemble pas au PDCI-RDA ni au PPA-CI (…) prochainement, il faut répondre à ceux qui vous attaquent sans citer leur ethnie, sans citer leur origine. »
Une fois cette recommandation faite à ses partisans, Laurent Gbagbo aborde le « grave sujet du quatrième mandat » du Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara.
Sur cette question, Laurent Gbagbo pointe du doigt de façon implicite les soutiens étrangers et particulièrement l’exécutif français qui semble avoir donné son aval à cet autre mandat. « (…) Il prend l’avion et s’en va en France. Et quand il rentre à l’Elysée et qu’il sort de l’Elysée, il prend l’avion et il revient à Abidjan et le lendemain il nous dit: ‘Je serai candidat’.
Or donc c’est à l’Elysée qu’il réfléchit. C’est à l’Elysée qu’il prend les réponses à donner à ses militants et à la Côte d’Ivoire? Je n’accepte pas ça ! (…) On n’est pas dépendant de l’Elysée et si c’est pour ça qu’ils ont bombardé ma résidence présidentielle quand j’étais président, ils peuvent recommencer ! »
Pour Laurent Gbagbo, la constitution ivoirienne interdit clairement de faire plus de deux (2) mandats et que le Président Alassane Ouattara déroule dans l’illégalité. Ce qui pour lui ne passera pas même s’il ce dernier aurait réussi son opération en 2020 à la suite du décès de son candidat, Amadou Gon Coulibaly. « Tu as trouvé des moutons alors (…)? Je veux que vous tous qui êtes là, vous alliez lui dire qu’il ne fera pas ce quatrième mandat ».
A propos du projet de marche du RHDP pour soutenir le 4ème mandat d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo y répond: « Voici des gens qui veulent nous donner la nourriture. Mais si c’est comme ça, nous allons marcher tout le temps, tous les jours pour dire non au 4ème mandat. Si eux ils marchent, nous on marche et la Côte d’Ivoire va être un pays de marcheurs. (…) Notre détermination est nette, et claire, il n’aura pas de 4ème mandat ».
A ce rassemblement convoqué par Laurent Gbagbo, plusieurs drapeaux et fanions du Burkina Faso porté par des certains individus ont flotté durant tout le meeting ; un fait pas du moins anodin qui ne serait pensable quelques années en arrière.
A 70 jours de la date constitutionnelle de la présidentielle ivoirienne d’Octobre 2025, la Côte d’Ivoire montre les signes d’une crise pré-électorale alors que les ONG locales et organisations internationales des droits de l’Homme alertent sur ses conséquences restent imprévisibles.
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