Pour mettre fin aux conflits de la chefferie à Lakota, proposition de la nomination des professionnels de la diplomatie coutumière dans les tribunaux

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Pour mettre fin aux conflits de la chefferie à Lakota, proposition de la nomination des professionnels de la diplomatie coutumière dans les tribunaux
Pour mettre fin aux conflits de la chefferie à Lakota, proposition de la nomination des professionnels de la diplomatie coutumière dans les tribunaux

Africa-Press – Côte d’Ivoire. C’est sous l’initiative du préfet du département de Lakota Binaté Lassina, qu’a été organisé du 10 au 11 novembre 2023 au foyer des jeunes de cette localité, un atelier de formation à l’intention des chefs traditionnels, à l’effet d’apporter une solution définitive et durable aux récurrents conflits au sein de la chefferie traditionnelle constatés depuis la prise de service de cette autorité préfectorale dans ce département de Lakota.

Heureux de l’aubaine à lui accorder, le président du collectif des chefs traditionnels du département de Lakota Rabé Gervais, sans faux fuyant a égrainé les véritables maux dont souffre la chefferie traditionnelle de sa localité. Entre autres le problème crucial de l’absence d’us et coutumes encadrant la désignation des chefs dans le département de Lakota.

Sans manquer d’indexer l’indiscipline des cadres, des présidents de mutuelles et des jeunes qui récusent l’autorité des chefs. Il a également déploré l’absence d’us et coutumes réglementant la gestion des conflits intercommunautaires. Cette dénonciation a permis au préfet du département de Taabo Eugène Kouassi Kouadio, par ailleurs président du conseil d’administration de mutuelle sociale du corps préfectoral de Côte d’Ivoire (MUSCOPCI), de bien mener son exposé qui a eu pour thème « Mode de dévolution du pouvoir traditionnel en Côte d’Ivoire », à partir duquel il a ressorti les principes de légitimité et de légalité dont doit jouir l’autorité coutumière, ainsi que des obligations de neutralité et de réserve qui s’imposent à l’exercice de ses fonctions.

Quant au professeur Amoa Urbain qui y a assuré la direction scientifique de cet atelier de formation, il a animé le thème : « Diplomatie coutumière africaine, organisation sociopolitique et culture de la paix », en posant les préalables pour la méthode scientifique devant faciliter l’atteinte des résultats escomptés, à savoir l’établissement d’une charte de collaboration et d’un organigramme de gouvernance locale. Il en a profité pour faire des recommandations à l’endroit de certains ministères.

Notamment le ministère de la défense à qui il propose d’enseigner la diplomatie coutumière africaine dans les écoles de police et de gendarmerie. Au ministère de l’intérieur, il propose de mettre en œuvre un plan national de renforcement des capacités des autorités coutumières. Pour le professeur Amoa Urbain, le ministère de la fonction publique devrait enseigner à l’école nationale d’administration, la diplomatie coutumière ou y organiser des séminaires sur le sujet.

Il souhaite aussi que le ministère de la justice procède à la nomination des professionnels de la diplomatie coutumière dans les tribunaux.

Sans manquer également de demander au ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, de faire écrire par les inspecteurs d’enseignement préscolaire et primaire, l’histoire des villages et des villes. Le maire de la commune de Lakota Prince Arthur Dalli a salué cette noble initiative qui permettra certainement de juguler les conflits qui minent le développement local durable.

Cet atelier a bénéficié de la présence du 1er vice-gouverneur du District Autonome du Gôh-Djiboua Appolin Loh Kouadio, de la 5 ème vice-présidente du conseil régional du Lôh-Djiboua Anne Gnahoré, du médiateur délégué de la région du Lôh-Djiboua Guéhi Brissi Lucas.

Les travaux de cet atelier auront à garantir la légitimité des conclusions qui, dans leur implémentation, devraient participer au raffermissement du tissu social et à la consolidation de la paix dans le département de Lakota.

Donatien Kautcha, Abidjan

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