
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les 8 et 9 octobre 2024, la commune de Yopougon et le village d’Attingué ont été les scènes de deux graves incidents de construction, soulignant une fois de plus les dangers de la non-conformité aux normes de sécurité dans le secteur du bâtiment. Ces tragédies, qui ont causé la mort de deux personnes et blessé trois autres, révèlent un manque de responsabilité criant de la part de certains maîtres d’ouvrage et une méconnaissance des règles strictes qui régissent la construction en Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué parvenu à KOACI, les services de Bruno Koné font savoir que le premier incident s’est produit sur un chantier illégal situé à Yopougon, dans le quartier Niangon Adjamé. Le bâtiment, un immeuble de type R+1 en pleine construction, n’avait pas obtenu les autorisations requises. Pire encore, malgré plusieurs avertissements et injonctions d’arrêt de la part de la Plateforme Collaborative de Contrôle des Constructions (PCCC), les travaux ont continué. Le 13 août 2024, un procès-verbal de constat d’infraction avait déjà été dressé, suivi d’une seconde notification le 27 septembre, après que les travaux se poursuivaient illégalement. Le maître d’ouvrage, ignorant ces ordres, procédait au décoffrage de la dalle lorsque celle-ci s’est effondrée sur des ouvriers, entraînant la mort tragique d’un homme et blessant gravement un autre. Selon les premiers éléments d’enquête, l’absence de tout professionnel qualifié sur le chantier, tel qu’un bureau de contrôle ou un ingénieur-conseil, a été un facteur déterminant dans cet accident mortel.
Le second incident, tout aussi dramatique, s’est déroulé dans le village d’Attingué, sous-préfecture d’Anyama. Un immeuble de six étages (R+6), inachevé et abandonné depuis 2009, s’est partiellement effondré. Ce bâtiment vétuste, dont la construction avait débuté en 1983, n’était plus en chantier, mais servait de dépôt de marchandises à des habitants du village. Exposé aux intempéries pendant des années, la structure de l’immeuble a cédé, faisant un mort et blessant deux autres personnes. Cette tragédie démontre une fois de plus les dangers des constructions abandonnées et non sécurisées dans les zones urbaines, représentant une menace permanente pour la population environnante.
Face à ces drames, le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a exhorté les maîtres d’ouvrage à respecter les règles du code de la construction. Le ministère a rappelé que l’obtention d’un permis de construire, ainsi que l’intervention d’architectes et de professionnels qualifiés, est non seulement une obligation légale mais aussi une garantie de sécurité pour les ouvriers et les habitants. Les conséquences de l’ignorance de ces règles sont non seulement tragiques, mais elles exposent également les contrevenants à de lourdes sanctions juridiques.
Dans un effort de prévention, le ministère encourage la population à signaler toute construction anarchique ou dangereuse, permettant ainsi d’agir rapidement pour éviter de futures catastrophes. Cette démarche proactive vise à impliquer les citoyens dans la régulation du secteur de la construction et à prévenir de nouveaux drames.
Ces accidents soulignent l’urgence d’un renforcement des contrôles sur les chantiers et une sensibilisation accrue des propriétaires et maîtres d’œuvre. La sécurité dans la construction n’est pas une option, mais une obligation morale et légale pour protéger des vies humaines.
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